Dans la continuité des Folles nuits berbères et de Barbès café, le dernier spectacle du Cabaret sauvage entend ranimer la féérie des cabarets orientaux du Paris de 1940 à 1980, des cabarets aux noms évocateurs comme El-Djazaïr (rue de la Huchette), El-Koutoubia (rue des Écoles), la Casbah (rue de la Harpe), le Bagdad (rue Saint-André-des-Arts) ou Les Nuits du Liban, qui attiraient le Tout-Paris mondain. Cabaret Tam Tam tient son nom de l’un d’entre eux, ouvert au tournant 1950 par Mohamed Ftouki, rue Saint Séverin à Paris. Tam Tam est l’acronyme de Tunisie-Algérie-Maroc et Mohamed Ftouki n’est autre que le père de la future étoile Warda el-Djazaïria.
Dans ces hauts lieux de la nuit parisienne, officiaient des figures de la scène maghrébine du Paris de l’entre-deux-guerres comme le chanteur, auteur-compositeur et comédien algérien Mohamed el-Kamel et le crooner judéo-algérien Salim (Simon) Halali. C’est à eux que l’on doit, en particulier, le genre flamenco chanté en arabe, avec des airs qui deviendront des standards comme "Mahani ez-zine", "Dor biha ya chibani", "Nadera" ou "Andaloussia".
Dans un décor de cabaret oriental et une mise en scène signée Géraldine Benichou et Méziane Azaïche (l’instigateur du projet et aussi le maître des lieux), le spectacle rassemble une troupe enjouée de chanteurs, de musiciens, de danseuses et d’un acteur-bateleur en meneur de revue, Sylvain Bolle Reddat dans le rôle de Clik Clak Kodak, qui se charge de nous introduire dans les grandes heures des cabarets orientaux du Quartier Latin et dans sa galerie de souvenirs de photographe du Cabaret Tam Tam. Il est aidé en cela par Dehya Azaïche (attention talent) en jeune serveuse pétillante et rebelle, dont le rôle invite à être développé tant il séduit.
Sous la houlette de Nasreddine Dalil (direction musicale et flûte), la chanteuse Samira Brahmia et le musicien Hafid Djemai (mandole, banjo, chant) s’imposent avec aisance pour redonner vie à un répertoire que le public connaît bien et sur lequel les spectateurs-convives n’hésitent pas à investir la piste lorsque les danseuses (et une circassienne) cèdent la place.
Dans ce spectacle vivifiant et joyeux qui devrait rapidement trouver sa vitesse de croisière, la compagnie du Cabaret Tam Tam s’y entend pour revisiter avec chaleur et brio une quinzaine de standards, parmi lesquels "Mahani ez-zine", popularisé en son temps par Salim Halali, "Si levhar ghar dine" par Bahia Farah, "Haramt ahibek" par Warda el-Djazaïria, "J’en ai marre, c’est fini" de Cheikha Rimitti et "El-Moudawana" par la Marocaine Najat Aatabou
Aucune
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