Malek, la quarantaine, a accepté un emploi de topographe. Il a la charge des tracés d’une nouvelle ligne électrique devant alimenter des zones enclavés. Dans le hameau où il débarque, quelque part dans les monts de l’Ouarsenis (ouest algérien), les villageois qui ont fui le terrorisme islamiste reviennent peu à peu chez eux mais restent à cran. Un jour, dans la cabine saharienne qui lui fait office de logement, Malek découvre une migrante clandestine africaine qui se cache. Pour notre personnage que la lassitude laisse plutôt mutique, la rencontre avec une autre trajectoire va ranimer d’anciens désirs.
Après une visite de la police, il décide de pendre la fuite avec elle, vers la frontière marocaine, avec le projet d’atteindre l’enclave espagnole de Melilla. Mais en route, épuisée et de moins en moins sûre de vouloir atteindre l’Europe, la jeune femme change d’avis et souhaite retourner chez elle.
Tous deux mettent alors le cap plein sud, dans une équipée sans fin dans l’immensité du Sahara, jusqu’à leur dissolution "dans le temps et dans la lumière".
En forme de road-movie qui tourne le dos à la ville, s’enfonce dans le pays et donne à voir des espaces dévastés, des villages et maisons abandonnés et quelquefois calcinés, des arbres coupés, des ruines récentes dans certains cas, précise Tariq Teguia, Gabbla|Inland a le souci de "documenter l’Algérie sur elle-même, dit encore le cinéaste, car le pays, toutes catégories de publics confondues, en a, à l’évidence, grandement besoin. Tariq Teguia a tourné avec une équipe restreinte et très mobile pour lui permettre "à la fois d’improviser et de se réajuster". Un choix qui laisse du champ à une part documentaire dans la fiction, qui la laisse advenir et lui laisse du temps. Outre la place faite au silence qui oblige à mieux y regarder, le film fait montre d’une étonnante fluidité de la langue parlée à la ville comme à la campagne.
Malgré le sentiment général d’abandon et de désolation qui se dégage de son film, Tariq Teguia fait observer que ses "personnages sont du côté de la vie et ne sont absolument pas suicidaires. Ils sont, au contraire, l’expression d’une formidable envie de vivre". Au final, cela devient un cinéma très physique et "on peut dire que j’ai fait un road-movie qui ne se termine pas sur une destination donnée, mais sur un espace ouvert", résume le cinéaste.
Sélectionné en compétition à la Mostra de Venise 2008, Gabbla y a remporté le prix Fipresci de la critique internationale.
– 17 - 24 août 2019, "Algériennes·Algériens", 42e Festival de cinéma de Douarnenez
– 10 février 2019, Poitiers / 10e Festival international Filmer le travail - "Regards sur l’Algérie"
– 24 novembre 2018, 40 films : un état des lieux du cinéma contemporain, Nantes / Festival des 3 Continents (20 - 27 nov.)
– 8 mars 2015, Cycle Tariq Teguia : Inland [Gabbla] (2008), séance présentée par Tariq Teguia et Jacques Rancière (philosophe), suivie d’une discussion, Paris / Centre Pompidou / Cinéma 2
– 23 novembre 2013, Académie de France à Rome
– Maghreb des Films 2012, 19 - 23 novembre 2012, Paris / Institut du monde arabe | 28 novembre - 4 décembre, Paris / Ciné 3 Luxembourg
– 16 - 24 novembre 2012, "Hommage à l’Algérie", 24e Journées cinématographiques de Carthage
– 21 janvier 2012, Inland de Tariq Teguia, choisi et présenté par Jacques Rancière, "Trafic, 20 ans, 20 films" [11 - 30 janvier], Paris / Centre Georges-Pompidou / Cinéma 1, place Georges-Pompidou, Paris 4e, Tel. : 01 44 78 12 33
– October 10, 2011, October 16, "Mapping Subjectivity : Experimentation in Arab Cinema from the 1960s to Now, Part II", New York / The Museum of Modern Art
– September 16-26, 2010, 6th Ayam Beirut Al Cinema’iya (The Cinema Days of Beirut), Beyrouth / Metropolis Empire Sofil Cinema, Achrafieh
– 3 juin 2010, Puteaux / Festival du film des rives de la Méditerranée
– 14 - 20 aprile 2010, Roma / Primavera del cinema francese / Printemps du cinéma français
– 19 mars 2010 à 20h30, 22/03 à 18h30, 26/03 à 20h30, "Nouveaux cinémas d’Algérie" : Malek Bensmail • Tariq Teguia • Rabah Ameur-Zaimeche, Nantes / Le Cinématographe
– 13 - 21 février 2010, Tunis / Semaine du Film algérien / Maison de la culture Ibn Rachiq
– 5 février 2010 à 20h30, 9/02 à 18h, Brest / Les Studios, 136, rue Jean-Jaurès, 29200 Brest
– 21 janvier 2010 à 17h45 : Rome plutôt que vous | à 20h40 : Gabbla | Inland, Projections en présence de l’acteur principal Kader Affak, Montpellier / Cinéma Utopia Campus / "Regards sur le Cinéma algérien" en Languedoc-Roussillon
– 5 novembre - 6 décembre 2009, "Cinéma (s) d’Algérie" à Marseille, par l’association Aflam
– 17 - 25 octobre 2009, 4e Rencontres cinématographiques de Carros / Salle Juliette Gréco
– 7 - 18 octobre 2009, Festival du Film arabe de Fameck - Coup de projecteur sur l’Algérie
– 19 - 23 septembre 2009, Festival international du film documentaire d’Ajaccio - Corsica Doc
– 13 - 19 juin 2009, 7e Rencontres cinématographiques de Béjaïa
– June 5/6, 2009, Seattle International Film Festival
– April 30 - May 8, 2009, 10th Jeonju International Film Festival(Korea)
– 3 mai 2009, Avant première, Alger / Salle El Mouggar
– 3 avril 2009, Projection en présence du réalisateur, Soirée de présentation du Panorama des cinémas du Maghreb, Saint-Denis / Cinéma L’Ecran, 93200 St Denis
– 19 - 27 de marzo de 2009, 24 Festival Internacional de Cine en Guadalajara (México)
– January 21 - February 1, 2009, 38th International Film Festival Rotterdam
– 22 - 30 novembre 2008, Entrevues - 23e Festival du film de Belfort
– 14 - 23 November 2008, 49th Thessaloniki Film Festival
– 27 agosto - 6 settembre 2008, 65° Mostra Internazionale d’Arte Cinematografica di Venezia
Inland (Gabbla | Dans les terres)
un film de Tariq Teguia
(140 min., Alg/Fr, 2008)
Avec Abdelkader Affak (Malek), Ines Rose Djakou (la fille), Ahmed Benaïssa (Lakhdar)
– Sortie en France : 25 mars 2009