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  "Ni putes ni soumises"

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Destinée à attirer l’attention sur le sexisme qui sévit dans les banlieues, le harcèlement et la violence sous toutes leurs formes*, c’est symboliquement à Vitry qu’a démarré, le 1er février dernier, la "Marche des femmes contre les ghettos". Vitry, dans la banlieue parisienne, où la jeune Sohane Benziane a été brûlée vive le 4 octobre 2002. Avec de l’essence, dans un local à poubelles, par un jeune de 19 ans pendant que d’autres jeunes faisaient le guet.

L’idée de cette marche est née à l’issue des "Etats généraux des femmes des cités" tenus, en janvier à la Sorbonne, par 250 participantes qui en ont tiré un livre blanc. Initiatrice du mouvement, Fadéla Amara, une Auvergnate d’origine algérienne (par ailleurs présidente de la Fédération nationale des maisons de potes, proche de SOS Racisme), n’a pas eu de mal à convaincre de l’urgence à réagir contre les violences et les discriminations qui visent les femmes des banlieues. De l’urgence à "dénoncer le sexisme omniprésent, la violence verbale, physique, la sexualité interdite, le viol modernisé en "tournantes", le mariage forcé" contre des femmes plus souvent oubliées des mécanismes de protection sociale, des offres de formation et de la parité. Sans compter les effets de la ségrégation résidentielle qui met à l’écart de toute mixité sociale.

La marche des femmes des quartiers, qui a bénéficié d’un très large écho médiatique, s’est trouvée hissée à la tête du cortège du 8 mars 2003 à Paris. Ce jour-là, une délégation du collectif "Ni putes, ni soumises" a été reçue à Matignon, par le premier ministre Jean-Pierre Raffarin.

Les soirées de Visa pour l’Image de Perpignan retracent les événements les plus marquants de l’année précédant chaque édition du festival. En 2002, ces soirées ont permis de projeter près de 10.000 photos. Parmi quelques grands sujets abordés en 2003 figuraient la guerre en Irak, la future Europe des 25, les 40 ans des Rolling Stones et un reportage sur les femmes dans les cités, réalisé après la marche de l’association "Ni putes, ni soumises", avec la collaboration du magazine Elle.



 1er - 6 septembre 2003, 15è Festival international du Photojournalisme de Perpignan



*Samira Bellil, la présidente d’honneur de l’association, a fait le récit de sa descente Dans l’enfer des tournantes (Denoël, 2002), celui des viols collectifs contre lesquels elle a osé se dresser dans la lumière.

 


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