Goucem (Lubna Azabal), 27 ans, travaille dans la boutique d’un photographe. Sa mère Papicha (Biyouna), la cinquantaine, traîne ses souvenirs de danseuse de cabaret et rêve de remonter sur scène. Sous la pression du terrorisme, elles ont dû quitter leur cité de la banlieue d’Alger pour se réfugier dans un hôtel meublé du centre ville.
Goucem y fait la rencontre de Fifi (Nadia Kaci), une jeune prostituée. Comme beaucoup de jeunes femmes de leur âge, toutes deux essayent de croquer la pomme de la vie en rêvant de l’amour, dans les bras d’un homme marié et de rencontres occasionnelles (Goucem), de ses clients et d’un amant policier (Fifi), tout cela sous la protection du saint patron de la ville.
Dans un décor de grande banlieue du monde où, entre hypocrisie et faux semblants, il est question de quête fébrile de l’amour et de la réussite, d’homosexualité et de prostitution de personnages vulnérables et attachants, c’est au bout du compte Alger qui émerge en héroïne décrépite. Alger en friche, durablement en chantier, Alger qui habite le cœur d’une jeunesse pleine d’énergie et de colère rentrée. Alger où la vie continue malgré tout.
Viva Laldjérie emprunte son titre à un célèbre slogan des stades algériens, mais le film souffre de n’avoir pas été tourné dans la langue locale. Et si celle-ci mêle allègrement le français au parler algérien, il paraît néanmoins difficile de dénicher un jeune vendeur de cigarettes à la sauvette qui articule une phrase entière en français dans le texte.
A cette question de pourquoi n’avoir pas "tourné en cette jeune langue "aldjérienne", posée lors d’un entretien par l’historien Benjamin Stora, Nadir Moknèche a d’abord tenu à rappeler "je suis le premier à vouloir entendre ma langue maternelle ; d’autant plus que cette langue qu’on appelle par défaut l’arabe, mais qui est aussi loin de l’arabe que l’italien du latin, est censurée à la télévision et à la radio d’Etat".
Mais devant les difficultés prévisibles de distribution du film en France, les problèmes de casting avec la plupart des jeunes comédiens issus de l’école algérienne et le "ridicule" de vouloir faire parler Lubna Azabal dans sa langue, à savoir l’arabe marocain, le cinéaste n’a pas hésité à trancher. "L’Algérie est le deuxième pays francophone du monde par le nombre de locuteurs effectifs, poursuit Nadir Moknèche, la majeure partie de sa littérature est écrite en français, il n’est donc pas illégitime qu’un cinéaste algérien décide d’utiliser le français pour s’exprimer".
– 18 mars 2009, 10è Festival Femmes dans la ville, Equeurdreville - Hainneville / Le Palace, Rue des Résistants, 50120 Equeurdreville - Hainneville, Tel. : 02 33 78 96 49
– Diff. TV : 6 mars 2008 à 21h, 7 mars à 14h55 sur Arte
– 3 mai 2005 à 20h45, 4/05 à 18h15, 5/05 à 15h30, 8/05 à 8h05, 10/05 à 2h30, 13/05 à 14h, 15/05 à 22h25 sur Cinecinema Premier
Viva Laldjerie
Un film de Nadir Moknèche
(113 min., Fr/Bel/Alg, 2003)
Avec Lubna Azabal, Biyouna, Nadia Kaci
– Sortie Algérie : 4 avril 2004
– Sortie France : 7 avril 2004
– DVD (Les Films du Losange, 2005)
(Parution : 17 janvier)
Aucune
reproduction, même partielle, autre que celles prévues
à l'article L 122-5 du code de la propriété
intellectuelle, ne peut être faite de ce site sans l'autorisation
préalable de l'éditeur.