Le cinéaste Mohamed Slim Riad est décédé le 27 juin 2016 à Narbonne (sud-ouest de la France) où il a été inhumé, selon ses proches. Le Vent du sud, l’un de ses films les plus connus, comptait parmi les 15 premières œuvres restaurées et numérisées en 2016, par le ministère de la Culture.
Né en 1932 à Bou Ismaïl (ex-Castiglione) à l’ouest d’Alger, Mohamed Slim[ane] Riad suit des cours d’architecture et de décoration à Paris, avant de rejoindre la RTF en 1956. A l’indépendance, il intègre la RTA, puis le CNC, pour lesquels il réalise des dramatiques et des courts métrage avant de se faire remarquer avec La Voie (1968), un premier long métrage en forme de chronique d’un camps d’internement français durant la guerre d’indépendance où le réalisateur a été détenu près de cinq ans.
Après Sana’oud (Nous reviendrons, 1972), réalisé avec la bénédiction de l’OLP sur un scénario de la journaliste Ania Francos (1938-1988), il tourne Vent du sud (Rih el-djanoub, 1975), adapté du roman de Abdelhamid Benhadouga. C’est l’histoire d’une jeune étudiante d’Alger retournée dans sa famille pour les vacances, qui apprend que son père, un riche propriétaire terrien, la destine à un personnage influent. Plutôt que l’accablement et la résignation de la jeune fille, le film choisit de mettre en scène sa fuite dans la montagne vers la liberté.
Autopsie d’un complot (1978) se passe dans un pays qui n’est pas nommé, où des terroristes font exploser le consulat d’un pays arabe, avant qu’un journaliste ne découvre un complot plus vaste. Le film est tiré de Scorpion, autopsie d’un complot d’Etienne Bolo et Alain Jaubert (Balland, 1978), où il est question d’un complot visant l’Algérie, après la nationalisation des hydrocarbures, durant le septennat de Valéry Giscard d’Estaing.
Hassan Taxi (1982), son dernier film remettait en selle le personnage comique de Hassan créé par le comédien Rouiched.
Un temps pressenti pour réaliser le film sur le résistant Larbi Ben M’hidi, sur un scénario de Mourad Bourboune, il s’était déclaré prêt à repasser derrière la caméra, dans une interview donnée fin 2011.
– 22 - 27 juillet 2016, "Mohamed Slim Riad", 9e Festival international du film arabe d’Oran
Principaux films
– La Voie (El Tariq)
(105 min., Alg, 1968)
Avec Allel El Mouhib, Mustapha Chougrani, Mazouz Ould Abderahame, Sid Ahmed Agoumi
Prix du jeune cinéma, Tachkent 1968 ; sélection Semaine de la critique, Festival de Cannes 1969
– Sanaoud (Nous reviendrons)
(100 min., Algerie/OLP, 1972)
Scénario d’Ania Francos ; dialogues d’Ahmed Rachedi et M. S. Riad
– Le Vent du sud (Rih el-djanoub)
(115 min., Alg, 1975)
Scénario et adaptation de Mohamed Slim Riad
D’après le roman de Abdelhamid Benhadouga
Avec Keltoum, Abdelhalim Rais, Larbi Zekkal, Naoual Zaater, Boualem Bennani
Sélection Ouagadougou 1976
– Autopsie d’un complot
(105 min, Alg, 1978)
d’après Scorpion, autopsie d’un complot d’Etienne Bolo et Alain Jaubert (Balland, 1978)
Avec Bernard Fresson, Jacques Spiesser
Prix spécial du jury, Karlovy Vary 1978
– Hassan Taxi
(110 min., Alg, 1982)
Avec Rouiched, Saloua, Robert Castel
Scénario & dialogues : Rouiched et M. S. Riad