Le poète et écrivain algérien Malek Alloula est décédé le 17 février 2015 à Berlin, à l’âge de 77 ans. Il était en résidence d’écriture en Allemagne, à l’invitation de la Deutscher Akademischer Austauschdienst (DAAD). Figure de la poésie algérienne, également critique et essayiste, longtemps collaborateur des éditions Christian Bourgois en qualité de lecteur, correcteur, réviseur, il s’est retiré aussi discrètement qu’il a vécu.
Né en 1937 à Oran, ancien compagnon de l’écrivaine Assia Djebar décédée onze jours avant lui, et frère aîné du dramaturge Abdelkader Alloula, assassiné en 1994, Malek Alloula a été inhumé le 21 février dans le cimetière d’Aïn el-Beida dans sa ville natale.
Journaliste en Algérie jusqu’à son départ en France en 1967, il se fera remarquer durant cette période par une prise de position, dans la revue Souffles éditée à Rabat, contre la fonctionnarisation de la poésie dans l’Algérie indépendante (1966) ou encore par son soutien à l’écrivain et dramaturge Mouloud Mammeri, notamment lors de la création du Foëhn en français au Théâtre national (1967).
Après des études de littérature à la faculté d’Alger, puis à la Sorbonne à Paris où il a fait sa thèse sur Denis Diderot, Malek Alloula poursuivra une carrière de poète, de critique et d’essayiste, s’illustrant en particulier avec Le Harem colonial, images d’un sous-érotisme, son livre le plus connu dans lequel il met à nu l’imagerie coloniale et ses stéréotypes. Outre huit ouvrages de poésie et de prose et des collaborations à six livres autour de la photographie, on lui connait également des contributions à des catalogues du peintre algérien Abdallah Benanteur (2003), du Syrien Ziad Dalloul (2006) ou encore à celui de l’exposition "De Delacroix à Renoir, l’Algérie des peintres" à l’Institut du monde arabe à Paris (2003).
Recueil posthume paru en 2015 aux éditions Rhubarbe et Barzakh, Dans tout ce blanc réunit ses derniers poèmes écrits à Berlin en 2011 et 2014.
– 20 février 2016, Hommage à Malek Alloula, Alger / Les Glycines / Centre d’études diocésain
– 24 avril 2015, A la mémoire de Malek Alloula, rencontre animée par Nourredine Saadi et Arezki Metref, avec les témoignages de : Mehdi Alloula, Mourad Bourboune, Denise Brahimi, Nabile Farès, Mohammed Harbi, Abdelatif Laâbi, Véronique Lejeune, Waciny Laâradj, Zozo Maâmar, Kamal Mezoued, Ben Mohammed, Habib Tengour, Aicha Touati | Lecture de textes de Malek Alloula par Paule Abecassis, Christiane Corthay, Mélissa Eugénie, Marie-George Laemmel, Renée Salmon, Paris / Association de culture berbère
Bibliographie
– L’Écriveur
(Auxerre, Rhubarbe, 2019)
– Dans tout ce blanc de Malek Alloula (poèmes)
(Auxerre/Alger, Rhubarbe/Barzakh, 2015)
– Alger sous le ciel
Photographies de Kays Djilali
Textes de Malek Alloula, Nina Bouraoui
Préface de Halim Faïdi
(Alger, Barzakh, 2013)
(Rééd., Manosque, Le Bec en l’air, 2014)
– Paysages d’un retour (photoroman)
Photographies de Pierre Clauss
(Arles, Actes Sud, Arles, 2010)
– Approchant du seuil ils dirent (poèmes)
Peintures originales de Kamal Lahbabi
(Neuilly, El Manar, 2009)
– Le Cri de Tarzan, la nuit, dans un village oranais (nouvelles)
(Alger, Barzakh, 2008)
– Alger 1951. Un pays dans l’attente
Photographies d’Étienne Sved
Textes de Malek Alloula, Maïssa Bey, Benjamin Stora
(Manosque/Alger, Le Bec en l’air/Barzakh, 2005)
– L’Accès au corps (poèmes)
(Bourg-en-Bresse, Horlieu, 2003, 2005)
– Les Festins de l’exil (essai)
(Paris, Françoise Truffaut, 2003)
– Belles Algériennes de Geiser. Costumes, parures et bijoux
"L’Autre Regard" par Malek Alloula
Commentaires de Leyla Belkaid
(Paris, Marval, 2001)
– Alger photographiée au XIXe siècle
Textes de Malek Alloula, Mounira Khemir, Elias Sanbar
(Paris, Marval, 2001)
– Mesures du vent (poèmes)
(Paris, Sindbad, 1984)
(Rééd., Alger, Barzakh, 2008)
– Rêveurs/Sépultures suivi de L’Exercice des sens (poèmes)
(Paris, Sindbad, 1982)
(Rééd., Alger, Barzakh, 2008)
– Le Harem colonial, images d’un sous-érotisme (essai illustré de photographies)
(Genève/Paris, Slatkine, 1981)
(Rééd. Paris, Séguier, 2001)
– The Colonial Harem
Translated by Myrna Godzich and Wlad Godzich
Introduction by Barbara Harlow
(Minneapolis, University of Minnesota Press, 1986)
– Haremsphantasien. Aus dem Postkartenalbum der Kolonialzeit
Übersetzung aus dem Französischen von Stephan Egghart
Nachwort von Regina Keil
(Freiburg, Beck & Glückler, 1994)
– Villes et autres lieux (poèmes)
(Paris, Christian Bourgois, 1979)
(Rééd., Alger, Barzakh, 2008)
– Villes (poèmes)
Couverture de Mohammed Khadda
(Rabat, Souffles, 1969)