Nous sommes durant l’hiver 1959 dans les montagnes de Kabylie qui subissent une intensification sans précédent des opérations de l’armée française avec le plan Challe et l’opération "Jumelles". Sous les ordres d’un lieutenant appelé fraîchement débarqué (Benoît Magimel/Terrien), une section de choc emmenée par un militaire de carrière désabusé (Albert Dupontel/le sergent Dougnac) est chargée de pacifier la région. Les soldats ont pour mission d’éliminer un certain Slimane, un chef rebelle réputé insaisissable.
D’accrochages dans le djebel en descentes dans les villages, avec leur lot d’horreurs jusqu’à l’écœurement, sans compter l’indifférence de l’état-major, le lieutenant perd peu à peu ses repères et va jusqu’à ordonner et couvrir l’emploi de la torture sur les prisonniers algériens pour leur arracher des renseignements. Dans cet engrenage, même le vétéran et ancien d’Indochine Dougnac, qui ne parvient plus à supporter l’horreur au quotidien, finit par déserter.
"L’Ennemi intime" est le 1er long métrage français tourné comme une production hollywoodienne sur la guerre du Vietnam, avec ses images panoramiques, ses mouvements de caméras soignés, ses survols d’hélicoptère, ses mitraillages intensifs, sa chorégraphie des combats, ses scènes de torture, ses exécutions et jusqu’aux cadavres calcinés par le napalm utilisé par l’armée française en Algérie.
Dans un entretien accordé à la revue L’Histoire (oct. 2007), Benjamin Stora estimait que "toutes ces abominations mises bout à bout donnent une idée absolument terrifiante de la guerre d’Algérie. Avec le risque de l’anachronisme, la plupart des faits évoqués ne s’étant pas produits en même temps. Pour l’historien, enchaîner ainsi "sans répit les séquences d’hyperviolence", c’est en même temps "affaiblir un peu le propos".
S’il est admiratif de Platoon d’Oliver Stone, d’Apocalypse now de Francis Ford Coppola ou encore de Voyage au bout de l’enfer de Michael Cimino, Florent-Emilio Siri lorgne davantage du côté de la 317e section de Pierre Schoendoerffer, sur la guerre d’Indochine, dont il dit, "c’est mon film de référence". "Il montre certes les combats, mais surtout la manière dont l’homme réagit, sort transformé, traumatisé et parfois grandi d’une telle expérience".
Co-écrit avec Patrick Rotman, qui est également l’auteur du documentaire homonyme, "L’Ennemi intime" a été tourné au Maroc durant l’été 2006.
Réalisateur et scénariste, Florent Siri a signé une dizaine de clips pour IAM, Pow Wow ou Alliance Ethnik avant de réaliser, Une minute de silence, son premier long-métrage déjà avec Benoît Magimel qu’il retrouve ensuite dans Nid de guêpes en 2001. Le succès de Nid de guêpes, également porté par Samy Naceri et Nadia Farès, lui vaut de réaliser Hostage (Otage, 2005), un thriller tourné avec Bruce Willis, à la demande de ce dernier.
– Rediff. TV : 25 mars 2012 à 20h35 sur France 4
– 9 janvier 2011 à 20h35 sur France 2
– 9 février 2010 à 20h40, 11/02 à 15h50, 13/02 à 10h05 , 15/02 à 22h35, 16/02 à 17h50 18/02 à 08h20, 21/02 à 01h00, 6 mars à 12h30 sur Cinécinéma Premier
– 21 octobre 2009 à 20h40, 22/10 à 22h30, 25/10 à 18h, 27/10 à 22h20, 31/10 à 16h20, 1er novembre à 11h15, 2/11 à 20h40 sur Ciné Cinéma Premier
– 1ère diff. TV : 3 octobre 2008 à 20h50, 5/10 à 9h45, 6/10 à 22h20, 10/10 à 14h sur Canal+
L’Ennemi intime (العدو الحميم | Intimate Enemies)
Un film de Florent Emilio Siri
(108 min., Fr/Mar, 2006)
Scénario de Patrick Rotman et Florent Emilio Siri
Avec Benoît Magimel (lieutenant Terrien), Albert Dupontel (sergent Dougnac), Aurélien Recoing (Vesoul), Marc Barbé (Berthaut), Vincent Rottiers (Lefranc), Lounès Tazairt (Saïd), Mohamed Fellag (le prisonnier)
– Sortie en France : 3 octobre 2007
Aucune
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