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  65e Festival de Cannes

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Le 65e Festival de Cannes s’est achevé avec la traditionnelle proclamation du Palmarès. La Palme d’or est revenue à Amour de l’Autrichien Michael Haneke pendant que le Grand prix du Festival a été attribué à Reality de l’Italien Matteo Garrone qui a précédemment reçu le même prix en 2008 pour Gomorra. Le Prix d’interprétation féminine est allé conjointement à Cosmina Startan et Cristina Flutur pour Au delà des Collines Cristian Mungiu, alors que le Prix d’interprétation masculine a été remis à l’acteur suédois Mads Mikkelsen pour son rôle dans La chasse de Thomas Vinterberg.
Le Prix de la mise en scène a récompensé Post tenebras lux du mexicain Carlos Reygada et celui du scénario a été attribué à Au delà des Collines » de Cristian Mungiu déjà palme d’or en 2007.
Palme d’Or 2006 pour Le vent se lève, Ken Loach a réçu le Prix du jury pour La part des anges. Le Prix de la Caméra d’Or est allé attribué au film Les bêtes du sud sauvages de Benh Zeitlin, alors que celui du meilleur Court-métrage est revenu à Sessiz Be-Deng du turc L. Rezan Yesilbas.

C’est Después de Lucia, le drame du mexicain Michel Franco, qui a remporté le Grand prix de la sélection Un certain regard. La Quinzaine des réalisateurs a, pour sa part, récompensé No du Chilien Pablo Larrain (Art Cinema Award), Camille redouble de la Française Noémie Lvovsky (prix SACD) et Le Repenti de l’Algérien Merzak Allouache (Label Europea Cinemas).

La 65e édition du Festival s’est ouverte le 16 mai avec la projection de Moonrise Kingdom de Wes Anderson (La Famille Tenenbaum, A bord du Darjeeling Limited). Également hors compétition, c’est Thérèse Desqueyroux le dernier film de Claude Miller, disparu le 4 avril dernier, qui a fait la clôture. César 2012 de la meilleure actrice pour The Artist, Bérénice Bejo qui a été choisie comme maîtresse de cérémonie.

Sur 1.779 films soumis, la sélection officielle comptait 60 longs-métrages avec la présence, parmi les 22 films en compétition, de Like someone in Love de Abbas Kiarostami et de Baad el mawkeaa (Après la bataille) de l’Egyptien Yousry Nasrallah, une fiction tournée dans le Caire de la révolution. Dans la sélection Un certain regard (20 films), qui comprenait 4 premiers films, on pouvait relever La Pirogue du Sénégalais Moussa Touré, qui s’attache à la traversée d’un groupe de migrants candidats au grand voyage pour l’Europe et Les Chevaux de Dieu du Marocain Nabil Ayouch qui se penche sur l’enrôlement de jeunes issus du bidonville de Sidi Moumen impliqués dans les attentats islamistes de Casablanca en mai 2003. Film collectif, 7 Dias en la habana est le regard porté par 7 cinéastes sur la capitale cubaine.
Dans le jury Un certain regard présidé par Tim Roth, on pouvait noter la présence de l’actrice Leila Bekhti, la réalisatrice Tonie Marshall, le critique de cinéma argentin Luciano Monteagudo (Pàgina/12) et de Sylvie Pras, la responsable des cinémas du Centre George Pompidou à Paris.

16 des 22 réalisateurs retenus pour la compétition ont déjà concouru pour la Palme d’or et 4 l’ont obtenue : Abbas Kiarostami, Ken Loach, Cristian Mungiu et Michael Haneke. En comparaison avec la précédente sélection officielle qui en présentait 58, d’aucuns on relevé l’absence de premier film en compétition, mais aussi de films documentaires ou de dessin animé. La compétition comptait donc une majorité d’habitués comme Ken Loach avec La Part des anges, Michael Haneke avec Amour, Cristian Mungiu avec Beyond the Hills, David Cronenberg avec Cosmopolis, d’après Don Delillo et avec Robert Pattinson en Golden Boy paranoïaque. On pouvait également relever Sur la route de Walter Salles (Carnets de voyage) adapté de Jack Kerouac, The Paperboy de Lee Daniels (Precious) avec Zac Efron et Nicole Kidman et Reality de l’Italien Matteo Garrone (Gomorra) sur la téléréalité.
La France était représentée par 3 films en compétition, De rouille et d’os de Jacques Audiard avec Marion Cotillard, Holly Motors de Leos Carax avec Denis Lavant, Eva Mendes et Kylie Minogue et Vous n’avez encore rien vu d’Alain Resnais aujourd’hui âgé de 90 ans.

Après l’annonce en décembre du maintien du tandem Gilles Jacob-Thierry Frémaux à la tête du Festival de Cannes jusqu’en 2014, c’est Nanni Moretti, Palme d’or 2001 pour La Chambre du fils (La stanza del figlio), qui présidera le Jury de la 65e édition. A 58 ans, le cinéaste italien est un habitué de la Croisette depuis la sélection officielle en compétition d’Ecce Bombo en 1978. Membre du jury de Cannes en 1997, lors de la 50e édition, Nanni Moretti a été fêté à Venise avec le Grand Prix du jury de la Mostra 1981 pour Sogni d’oro, à Berlin avec l’Ours d’argent 1986 pour La Messe est finie (La Messa è finita) et à Cannes avec le Prix de la mise en scène 1994 pour Journal intime (Caro Diario).
Présent à Cannes en 2006 avec Le Caïman (Il Caimano) qui épinglait les dérives de la vie politique italienne sous Silvio Berlusconi, Nanni Moretti était de retour sur la Croisette en 2011 avec Habemus Papam qui met en scène un cardinal devenu pape et dépressif qui entreprend une psychanalyse.

Du côté du jury 2012, réuni autour du président [Nanni Moretti, il y avait l’acteur britannique Ewan McGregor, le mannequin et actrice allemande Diane Kruger, l’actrice française Emmanuelle Devos, le réalisateur américain d’origine grecque Alexander Payne, la réalisatrice britannique Andrea Arnold, l’actrice et réalisatrice palestinienne Hiam Abbas, le réalisateur haïtien Raoul Peck et enfin le couturier français de renom Jean-Paul Gaultier. Réalisateur notamment de Lumumba (2000), ancien ministre de la Culture (1995-1997), Raoul Peck est président de la Fémis en France. Hiam Abbas venait, quant à elle, de signer Héritage (Inheritance, 2012), son premier long-métrage qui met en scène la vie et les jours d’une famille arabe dans un village du nord d’Israël lors des affrontements meurtriers de l’été 2006 avec le Liban.

Récompensé avec son frère Luc de deux Palmes d’or (Rosetta [1999] et L’Enfant [2005]), un Grand Prix (Le Gamin au vélo, 2011) et un Prix du Scénario (Le Silence de Lorna, 2008), Jean-Pierre Dardenne présidait le jury de la Cinéfondation.
Sur 1 700 films (fictions et animations), adressés par 320 écoles de cinéma, 15 ont été sélectionnés dont Derrière moi les oliviers de Pascale Abou Jamra (Académie libanaise des beaux-arts). Dans la sélection des courts métrages enfin, 10 films ont été retenus sur 4.500 visionnés et parmi eux, Falastein, sandouk al intezar lil burtuqal de Bassam Chekhes (Syrie) et Ce chemin devant moi de Mohamed Bourokba plus connu dans la planète rap où il officie sous le nom de Hamé du groupe la Rumeur.
Depuis 2005, la Cinéfondation organise en outre l’Atelier qui sélectionne chaque année "une quinzaine de projets de longs métrages et invite leurs réalisateurs au Festival de Cannes pour les mettre en contact avec des professionnels" et espérer ainsi les voir accéder à un financement international. La liste des 15 projets retenus cette année comprenait 3000 Nights de la Palestino-Américaine Mai Masri, Blessed Benefit du Jordanien Mahmoud Al Massad, Des etoiles de la franco-sénégalaise Dyana Gaye et Odysseys de l’Algérien Malek Bensmaïl.

La 51e Semaine de la Critique (17 - 25 mai) a eu lieu avec Charles Tesson, ex-rédacteur en chef des Cahiers du cinéma, comme Délégué général. Depuis un demi-siècle, la Semaine de la Critique est consacrée aux premières œuvres (premiers et seconds films). Aucun film africain ou arabe ne figurait dans la sélection qui comptait 7 longs et 10 courts métrages dont J’enrage de son absence, la première fiction de Sandrine Bonnaire, projetée en séance spéciale. Sélectionné l’an dernier, My Little Princess d’Eva Ionesco avec Anamaria Vartolomei faisait la matière de l’affiche officielle (signée Les Bons Faiseurs) de cette édition.

Organisée par la Société des réalisateurs de films (SRF), avec Édouard Waintrop, un ancien journaliste de Libération et directeur du Festival de Fribourg qui étrennait sa première édition comme nouveau délégué général, la 44e Quinzaine des Réalisateurs (17 - 27 mai) affichait 21 longs-métrages, dont deux dessins-animés, et 10 courts-métrages. Outre The We and the I de Michel Gondry projeté en ouverture, il y avait 5 longs métrages français, dont le film d’animation Ernest et Célestine et Rengaine de Rachid Djaïdani qui concourt pour la Caméra d’or. L’Amérique latine était présente en force avec 6 films et avec eux La Nuit d’en face, le dernier film de feu Raul Ruiz projeté en séance spéciale. On comptera enfin avec Le Repenti de Merzak Allouache (Algérie). The Curse de l’Anglo-Marocain Fyzal Boulifa figure, pour sa part, dans la sélection Courts métrages. La Quinzaine a opté pour une affiche plutôt décontractée avec une jeune femme impassible perchée sur un bureau encombré. Elle est signée Michel Welfringer, à partir d’une photo de Jean-Luc Cramatte.

Le jury de la Caméra d’or a été présidée par le cinéaste brésilien Carlos Diegues. Créé en 1978, le prix est attribué au meilleur premier film toutes sections confondues.

Dans la section "Cannes Classics", qui présente des films du répertoire dans leurs versions restaurées entreprises par des sociétés de production, des ayants droit, des cinémathèques ou des archives nationales à travers le monde, 13 longs métrages, 2 courts, 4 documentaires ont été projetés dont, Il était une fois en Amérique de Sergio Leone (1984) avec 25 minutes de scènes additionnelles, Tess de Roman Polanski (1979), Runaway Train d’Andrei Konchalovsky (1985), Lawrence d’Arabie de David Lean (1962), Voyage en Italie de Roberto Rossellini (1954), Le Masque de cuir d’Alfred Hitchcock (1927) et Cléo de 5 à 7 d’Agnès Varda (1962). Deux œuvres méconnues ont en outre bénéficié d’une restauration à l’initiative de la World Cinema Foundation : After the curfew de l’Indonésien Usmar Ismail (1954) et Kalpana de l’Indien Uday Shankar (1948).

Il fallait également noter que pour les 20 ans de l’Association du Cinéma Indépendant pour sa Diffusion (ACID), sur neuf films sélectionnés, deux étaient africains. Il s’agit de The End, un premier long-métrage du Marocain Hicham Lasri et La vierge, les coptes et moi de l’Égyptien Namir Abdel Messeeh. (Affiche officielle du Festival de Cannes 2012, réalisée par l’agence Bronx © Corbis/Bettmann)

L’affiche officielle du Festival de Cannes 2012 rend hommage à Marylin Monroe, l’icône disparue il y a 50 ans et qui est restée la "référence éternelle et résolument contemporaine de la grâce, du mystère et de la séduction". "Marilyn célèbre un anniversaire qui pourrait être celui de Cannes", disait encore le communiqué de presse du festival qui fêtait ses 65 ans. "Elle nous ensorcelle d’un geste qui se fait promesse, d’un souffle en forme de baiser." On doit l’affiche, réalisée à partir d’une photo d’Otto L. Bettmann, à l’agence Bronx qui signait aussi l’ensemble de la création graphique de Cannes 2012.

Au rayon montées des marches, paillettes et glamour enfin, la Croisette a accueilli une pléiade de stars et parmi elles Tilda Swinton, Bill Murray et Bruce Willis (Moonrise Kingdom de Wes Anderson), Eva Mendes et la chanteuse Kylie Minogue (Holy Motors de Leos Carax), Brad Pitt (Cogan, La Mort en douce ? d’Andrew Dominik), Robert Pattinson (Cosmopolis de David Cronenberg), Kristen Stewart (Sur la route de Walter Salles), Zac Efron (Paperboy de Lee Daniels), Isabelle Huppert (In Another Country de Hong Sang-soo et Amour de Michael Haneke), Juliette Binoche (Cosmopolis de David Cronenberg), Jean-Louis Trintignant (81 ans) et Emmanuelle Riva (85 ans) (Amour de Michael Haneke). Après Rachida Brakni et l’Italo-Tunisienne Afef Jnifen en 2008, Leïla Bekhti comptait parmi les égéries de l’Oréal au Festival de Cannes 2012. Pour ses 15 ans de partenariat avec le Festival, la marque de cosmétiques était représentée par quelque 35 ambassadrices de charme dont Jane Fonda, Aishwarya Rai et Inès de la Fressange.



 Le Palmarès de Cannes 2012



 16 - 27 mai 2012, 65e Festival international du Film de Cannes (مهرجان الدولي للفيلام بكان)

 


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