En 1993, en pleine montée de l’intolérance religieuse et de la violence qui ne l’épargnera pas un an plus tard, Abdelkader Alloula s’était tourné vers l’Italien Carlo Goldoni (1707-1793) dont il avait traduit librement et mis en scène Arlequin valet de deux maîtres, dans l’esprit de la Commedia dell’arte. Avec cette pièce qui parle d’amour et ne manque pas d’humour, Alloula avait choisi de s’adresser à une jeunesse en friche, dans un pays dans la tourmente. Et son spectacle fut un succès.
Vingt cinq ans après, voilà son texte adapté dans une version plus courte par Mohamed Bourahla et mis en scène par Ziani-Cherif Ayad davantage dans l’esprit de la halqa, le cercle du théâtre du diseur et du chœur cher à Kaki et Alloula. Parmi les comédiens sollicités figure Mohamed Haïmour, l’un des vétérans du Théâtre d’Oran et un vieux compagnon de route d’Alloula.
Pour son retour en Algérie en 2015, avec un spectacle produit par le Théâtre régional d’Annaba, Ziani Cherif Ayad avait choisi de mettre en scène Noces de sang de Federico Garcia Lorca, dans une nouvelle traduction de Noureddine Saoudi : Ars ed-dem. La pièce, créée le 28 janvier à Annaba, a été donnée les 18 et 19 février à Alger, au Théâtre national, avant une tournée.
Avec une quinzaine de spectacles, ce familier des scènes du monde arabe a reçu de nombreuses distinctions depuis 1980. Ziani Cherif Ayad obtient dès 1983 le Prix de la mise en scène aux Journées théâtrales de Carthage pour Galou laarab galou (Les Arabes ont dit), d’après le syrien Mohamed el-Maghout. Suivront Hafila Tassir d’après Le Voleur d’autobus de l’Égyptien Ihsan Abdelqoudous et enfin Les Martyrs reviennent cette semaine, tiré d’une nouvelle de Tahar Ouettar. Présenté à Carthage en 1987, ce dernier spectacle a reçu le Grand Prix du Festival.
Né en 1948 à Tlemcen, ancien élève de l’Institut national d’art dramatique et chorégraphique (Inadc), Ziani Cherif Ayad est comédien au Théâtre national algérien (Tna) avant de se tourner vers la mise en scène.
Il quittera le Tna en 1989 pour former Masrah el-Qalaa (Théâtre de la Citadelle) en compagnie de M’Hamed Benguettaf -qui signe la plupart des adaptations- et des comédiens Azzeddine Medjoubi et Sonia. D’El Ayta (Le Cri, Grand Prix à Carthage 1989) à Fatma, en passant par Mille hourras pour une gueuse de Mohammed Dib (Limoges, 1993), le Théâtre de la Citadelle réalise un spectacle par an et se déplace régulièrement en tournée en Algérie, dans le monde arabe, en Europe et en Afrique.
Après l’assassinat du dramaturge Abdelkader Alloula en 1994, Ziani Cherif Ayad part en France et crée La Répétition ou le rond-point de M’hamed Benguettaf en Avignon, puis Wast Eddar (1995) et Arrêt fixe (1996), également de Benguettaf, à Limoges puis au Théâtre de la Commune à Aubervilliers.
Nommé en 2001 à la tête du Tna, dont il fut directeur artistique au milieu des années 1980, le metteur en scène a été remplacé à ce poste par M’hamed Benguettaf en août 2003. Il était également en charge du théâtre dans le comité d’organisation de "Djazaïr 2003, une année de l’Algérie en France" pour laquelle il a notamment créé Nedjma de Kateb Yacine, un spectacle invité à la Comédie française.
Après El Machina (Le Train), un spectacle adapté de "Zenouba", le 3e tableau des Dires (El Agouâl) lui-même tiré de la trilogie des Généreux (El Adjouâd) d’Abdelkader Alloula, Ziani-Cherif Ayad est revenu avec L’Etoile et la comète d’Arezki Mellal autour de la figure de Kateb Yacine. (Crédit Photo : DR)
– 11 - 21 mars 2021, Alger / Théâtre national Mahieddine-Bachtarzi / 14e Festival du théâtre professionnel
Traduction et adaptation d’Abdelkader Alloula
Adaptation de Mohamed Bourahla
Mise en scène de Ziani-Cherif Ayad
Scénographie et costumes : Arezki Larbi
Musique : Sensabil Baghdadi
Musiciens : Sensabil Baghdadi (oud et violon) et Youcef Gouasmi (percussion)
Lumière : Chaker Yahiaoui
– 20 - 22 mars 2019, Alger / Théâtre national Mahieddine-Bachtarzi
– 16 mars 2019, générale du spectacle, Oran / Théâtre régional Abdelkader-Alloula
Arlequin valet de deux maîtres de Carlo Goldoni
Traduction et adaptation d’Abdelkader Alloula
Adaptation de Mohamed Bourahla
Mise en scène de Ziani-Cherif Ayad
Scénographie et costumes : Arezki Larbi
Musique : Sensabil Beghdadi
Lumière : Chaker Yahiaoui
Avec Mohamed Haïmour (Pantalon), Mahfoudh El Hani (Lombardi), Abbès Mohamed Islam (Brighella), Mostefa Merabia (Arlequin), Nesrine Belhadj (Smeraldine), Mohamed El Amine Rara (Silvio), Amina Belhocine (Clarisse), Youcef Gouasmi (Florindo), Fatma Belhamici (Béatrice)
– 5 mars 2015, soirée d’ouverture, Annaba / Théâtre régional Azzeddine-Medjoubi / 4e Festival national du théâtre féminin
– 18 et 19 février 2015, Alger / Théâtre national Mahieddine-Bachtarzi
– 28 janvier 2015, générale, Annaba / Théâtre régional Azzedine-Medjoubi
Ars ed-dem (création)
D’après Noces de sang (Bodas de sangre) de Federico Garcia Lorca (1931)
Avec Lydia Larini, Mohamed Hadri, Ismahane Ferfare, Djamel Dendane, Raja Houari, Sami Gharissi, Michou, Mouna Bensoltane, Feriel Chorfi, Faten Kettar, Djallal Daroui et Nabil Rahmani
Traduction en arabe de Noureddine Saoudi
Scénographie : Arezki Larbi
Musique : Noureddine Saoudi
– 29 octobre 2009, "Table ronde sur les dramaturgies arabes contemporaines", en compagnie de Philippe Foulquié (Marseille), Roger Assaf (Beyrouth), Marina Barham (Beït Sala, Palestine), Zeineb Farhat (Tunis) et Pierre Abi Saab (Al Akhbar, Beyrouth), Modérateur : Ziani Cherif Ayad, Alger / Palais de la Culture Moufdi-Zakaria
– 16 novembre 2009, L’Etoile et la comète d’Arezki Mellal, Mise en scène de Ziani Cherif Ayad, Journées théâtrales de Carthage / El Teatro
– 27 octobre 2009, Alger / Palais de la culture Moufdi Zakaria
– 2 - 3 juin 2009, Alger / Palais de la culture Moufdi-Zakaria
– 10 avril 2009 (version française), 11 avril (version arabe), Marseille / Friche la Belle de mai, Tel. : 04 95 04 95 70
L’Etoile et la comète d’Arezki Mellal (Théâtre en français et en arabe)
Titre original : L’étoile noire
(Alger, Barzakh, 2008)
Mise en scène de Ziani Cherif Ayad
Traduction en arabe de Noureddine Saoudi
Scénographie de Mustapha Flici
Avec Tounès Aït Ali, Fattoum Habib, Malika Guemat, Tarik Bouarara, Wassila Arij, Mohamed Bouallag et Noureddine Saoudi (conteur-chanteur)
– 29 octobre - 3 novembre 2009, El Machina, d’après El Agoual (Les dires) de Abdelkader Alloula, mise en scène de Ziani Cherif Ayad, Esplanade de Riadh el-Feth (Chapiteau)
– 16 - 17 février 2009, Alger / Palais de la culture Moufdi Zakaria / Auditorium
– 14, 15 et 16 avril 2007, Alger / Théâtre national algérien
– 9 - 16 novembre 2006, En français, Marseille / Théâtre National de la Criée
– 23 octobre 2006, Lecture de l’œuvre, Théâtre de Cavaillon - Scène nationale
– 20 novembre 2006, Rencontre / discussion autour de l’œuvre d’Abdelkader Alloula animée par Benamar Mediene, professeur d’histoire de l’art, Marseille / Cité-Maison du théâtre, 54, rue Edmond Rostand, 13006 Marseille
– 22 - 25 novembre 2006, Le Sémaphore - Scène conventionnée de Port-de-Bouc, en coréalisation avec le Théâtre des Salins - Scène nationale de Martigues (en français et en arabe)
– 30 novembre - 1er décembre 2006, Théâtre de Grasse (en français et en arabe)
– 5 - 6 décembre 2006, Apt / Vélothéâtre (en français et en arabe)
– 8 - 10 décembre 2006, Marseille / Friche La Belle de Mai / Théâtre Massalia (en arabe)
El Machina (Le Train)
D’après Abdelkader Alloula
Adaptation et mise en scène : Ziani Chérif Ayad
Assistant pour l’adaptation : Azreki Mellal
Conseiller littéraire : Bénamar Médiene
Traduction : Mourad Senouci