Le 15 septembre 2012 à Alger, Ahmed Rachedi a donné le premier tour de manivelle de Krim Belkacem, son nouveau long métrage consacré au militant nationaliste et chef de guerre algérien, sur un scénario du journaliste Boukhalfa Amazit et de Rabah Zerari dit Commandant Azzeddine. Le personnage de Krim Belkacem est tenu par Sami Allam, déjà sollicité pour ce même rôle dans Mostefa Ben Boulaïd. Le film figurait parmi les réalisations programmées dans le cadre du 50e anniversaire de l’indépendance du pays.
Ahmed Rachedi a consacré son précédent long métrage à Mostefa Ben Boulaïd, l’une des figures de la guerre d’indépendance. Projeté en ouverture de la toute première édition du Festival de Ghaza, Mostefa Ben Boulaïd, s’est vu décerner l’Olivier d’or du meilleur film historique. Un an après avoir proposé ce film en avant-première mondiale, le Festival de Dubaï 2009 a invité le cinéaste algérien pour présider le jury longs métrages arabes.
Né en 1938 à Tebessa, Ahmed Rachedi fait ses classes au sein d’une unité de tournage créée début 1957 dans la région des Aurès et des Monts Nememcha, sous le nom de "groupe Farid" du pseudonyme Farid Dendani de René Vautier. Cette cellule de techniciens a notamment compté Ali Djenaoui, Mohamed Guenez et Djamel Chanderli.
Auteur de L’Aube des damnés (1965), une fiction qui se nourrit de la geste des mouvements de la décolonisation, le cinéaste est surtout connu pour L’Opium et le bâton (1969), une adaptation du roman de Mouloud Mammeri qui est aussi l’un des grands succès public du cinéma algérien.
Directeur général de l’Office national pour le commerce et l’industrie cinématographiques (ONCIC), de la création de l’entreprise en 1967 jusqu’en 1971, le cinéaste produit à cette occasion Z de Constantin Costa-Gavras, Le Moineau de Youssef Chahine ou encore Le Festival panafricain d’Alger et Eldridge Cleaver de William Klein. Durant la décennie 1970, Ahmed Rachedi réalise en particulier Le Doigt dans l’engrenage (1973) et Ali au pays des mirages (1979). Les scénarios de ces deux films, qui se penchent sur le sort de l’émigration algérienne en France, sont signés Rachid Boudjedra. Ali au pays des mirages a été récompensé du Tanit d’argent au Festival de Carthage.
En 1980, le cinéaste signe Es-silene (Les Barbelés), une série en 12 épisodes de 60’ pour la télévision, en forme de chronique paysanne avec pour toile de fond la guerre d’indépendance.
Tourné en 1983 et sorti seulement en 1986, Le Moulin de Mr Fabre était jusque-là son dernier long-métrage pour le cinéma si l’on excepte l’aventure de C’était la guerre, une production franco-algérienne qui croise les regards de deux scénaristes (Commandant Azzeddine et Jean-Claude Carrière) et de deux réalisateurs (Ahmed Rachedi et Maurice Failevic) sur la guerre d’Algérie. Coproduit par France 2, C’était la guerre fut couronné du Fipa d’or, à Biarritz en 1993. Le Moulin de M. Fabre se penche, pour sa part, sur les premiers "couacs" dans la gestion du pays au lendemain de l’indépendance, dans une ville de l’est algérien. A l’image de la nationalisation inutile de l’entreprise de M. Fabre, un modeste meunier d’origine polonaise campé par Jacques Dufilho. Le Moulin de M. Fabre pose aussi à sa manière la question du culte de la personnalité chez les dirigeants issus du nationalisme algérien.
–C’était la guerre (كانت الحرب)
Un film de Maurice Failevic et Ahmed Rachedi
(2 x 90 min., Fr/Alg, 1992)
Scénario Jean-Claude Carrière, Commandant Azzedine, Amazit Boukhalfa, Maurice Failevic, Ahmed Rachedi, d’après les livres de Jean-Claude Carrière La Paix des braves et du commandant Azzedine On nous appelait Fellagas
Avec Benoit Giros (Gachon), Kamel Rouini (Ali), Nicolas Abraham (Blanchot), Roland Amstutz (le colonel), Yves Aubert (le capitaine Colas), Gérard Bignon (Mijolle), Gérard Dauzat (un capitaine SAS)
–Le Moulin de M. Fabre (Tahounat as-sayyid Fabre |طاحونة السيد فابر)
(100 min., Alg, 1983)
Tanit d’argent, Carthage 1986
Avec Izzat el-Alaïli, Jacques Dufilho, Hassen Mustapha, Sid Ahmed Agoumi, Taha el-Amiri
–Ali au pays des mirages (Ali fi bilad as-sarab |علي في بلاد السراب)
(118 min., Alg, 1978)
Avec Djelloul Beghoura, Ahmed Snoussi, Saïd Hilmi
Tanit d’argent, Carthage 1979
Scénario de Rachid Boudjedra
–L’Opium et le bâton (Thala | Al-’afyun wal-’asa | Opium and the Baton | العفيون والعصا)
D’après le roman de Mouloud Mammeri
(127 min., Alg, 1969)
Avec Mustapha Kateb, Rouiched, Mahieddine Bachtarzi, Sid Ali Kouiret, Jean-Claude Bercq, Abdelhalim Rais, Hassan Hassani, Larbi Zekal, et la participation de Jean-Louis Trintignant et Marie-José Nat
–L’Aube des damnés (Fajr al-mu’adhabin | فجر المعذبين)
(Doc. 100 min., Alg, 1965)
Commentaire de Mouloud Mammeri
Avec Sid Ahmed Agoumi, Mohamed Chouikh, Samia Rachedi, Mahdia Magroufel, Hamou Saadaoui, Daniel Boukman, Salah Teskouk
Prix du Congrès mondial de la paix, Leipzig 1966
– 5 de mayo de 2017 - 19:00 h, 14 de mayo - 17:00 h, "La Tricontinental. Cine, utopía e internacionalismo", Madrid / Museo Reina Sofia – 14 avril 2012, "Hommage à René Vautier", Paris / Cinéma 3 Luxembourg, 67, rue Monsieur Le Prince, Paris 6e
– 5 novembre - 6 décembre 2009, "Cinéma(s) d’Algérie" à Marseille, par l’association Aflam
Aucune
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