Figure de la lutte anti-apartheid, également surnommée Mama Africa, Miriam Makeba s’est éteinte d’une crise cardiaque à l’issue d’un concert, le 9 novembre 2008 à Naples. La célèbre chanteuse sud-africaine, qui était âgée de 76 ans, se produisait à l’occasion d’un concert de soutien à Roberto Saviano, l’auteur du film Gomorra menacé de mort par la Mafia.
Née Zenzile Makeba, en 1932 à Johannesburg, Miriam Makeba s’est fait connaître en 1956 avec "Pata, Pata", son plus grand succès et aussi le premier hit planétaire du continent africain. La chanson a été reprise en français par Sylvie Vartan sous le titre de "Tape Tape". Miriam Makeba fut ensuite la voix du groupe sud-africain des Manhattan Brothers qu’elle accompagne en tournée en 1959 aux États-Unis.
Déchue de sa nationalité sud-africaine et contrainte à l’exil cette année-là, en raison de son apparition dans le film anti-apartheid Come Back Africa de Lionel Rogosin (1959), elle passera 31 ans loin de son pays. Myriam Makeba obtiendra un titre de citoyenneté honoraire dans dix pays, dont l’Algérie.
Lauréate d’un Grammy Award en 1965, avec le chanteur Harry Belafonte pour leur disque An evening with Harry Belafonte and Miriam Makeba, elle devient ainsi la première chanteuse noire à obtenir cette récompense. En 1969, elle épouse Stokely Carmichael, l’un des chefs des Black Panthers américains et militant des droits civiques, dont elle divorcera quatre ans plus tard. Ce mariage lui vaudra des ennuis avec la justice américaine et l’obligera de nouveau à l’exil, cette fois en Guinée.
Après un long passage à vide et la douleur de perdre son unique fille en 1985, elle renoue avec le succès en 1987 à la faveur de sa collaboration avec Paul Simon, dont naîtra "Under African Skies" dans l’album Graceland. Elle publie à cette époque son autobiographie Makeba : My Story. En 1990, Nelson Mandela la persuade de revenir en Afrique du Sud. En 1992, elle fait une apparition dans le film Sarafina ! de Darrell James Roodt qui revient sur les émeutes de Soweto en 1976. Il faudra ensuite attendre 2000 pour que Miriam Makeba sorte un nouvel album : Homeland.
En retrait de la scène à partir de 2005, elle n’a cependant pas renoncé à se produire lors de concerts qui lui tenaient à cœur. Depuis 1999, elle était en outre ambassadrice de bonne volonté de l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).
En juillet 2010, deux ans après la disparition de Miriam Makeba, le Montreux Jazz Festival entendait célébrer "Mama Africa" à la faveur d’un programme dédié à la musique africaine. Outre Angélique Kidjo qui a invité pour l’occasion, Baaba Maal, Asa, Vusi Mahlasela, Sayon Bamba, Zamo Mbutho, Stella Khumalo et Faith Kekana, la soirée s’est poursuivie avec Youssou N’Dour, venu présenter son nouvel album Dakar-Kingston, en compagnie du Super Étoile de Dakar.
Miriam Makeba était enfin à l’affiche du 1er Festival panafricain d’Alger en juillet 1969. Son apparition à la salle Atlas clôt en apothéose le film homonyme de William Klein.
Mama Africa de Mika Kaurismäki > Trailer (2011)
Miriam Makeba > Pata Pata (1967)
Paul Simon & Miriam Makeba > "Under African Skies" ((Live from The African Concert, 1987)
Aucune
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