Webnews
> 2012 > La guerre d’Algérie, images et représentations
|
|
La guerre d’Algérie, images et représentations |
|
"De ce côté de la Méditerranée, on disait à l’époque les "événements" d’Algérie. Ce n’était pas la guerre mais une mission de pacification qu’allaient effectuer les soldats du contingent, embarquant à Marseille pour ces départements exotiques d’une Algérie française depuis 1830 et qui entendait le rester.
En 1962, les accords d’Evian mettaient pourtant fin à 132 ans de présence coloniale, au terme de huit années d’une guerre qu’il faudra ensuite plus de quarante autres pour qu’elle soit enfin reconnue comme telle. La loi du 18 octobre 1999 officialisera la "substitution, à l’expression aux opérations effectuées en Afrique du Nord, de l’expression à la guerre d’Algérie ou aux combats en Tunisie et au Maroc".
Cette question de mots, et de temps pour les dire, est révélatrice d’un rapport complexe à ce passé sensible autour duquel les mémoires s’affrontent toujours. Célébrée de l’autre côté de la mer comme révolution fondatrice, guerre d’indépendance, de libération nationale, cette guerre sans nom, sans front, ni héros, sans date consensuelle de commémoration, a laissé dans notre pays des traces d’autant plus profondes que le "drame algérien", comme on disait encore, est aussi un affrontement franco-français, dont tous les acteurs, des appelés aux officiers, des pieds-noirs aux harkis, se sentent les victimes, et les générations suivantes les héritières.
Aujourd’hui, le temps semble s’éloigner de l’amnésie et de la politique de l’oubli longtemps en vigueur, entre les amnisties successives et le silence de la génération du feu. Ces dernières années ont vu se briser peu à peu silences et tabous, et se manifester de part et d’autre le besoin de témoigner, de transmettre et contribuer à l’écriture d’un passé trop longtemps refoulé. Sur les écrans, en 1991, La Guerre sans nom a donné un visage à ces appelés d’hier qui, pour la première fois pour la plupart d’entre eux, prenaient la parole ; d’autres documentaires ont suivi, ravivant ces "années algériennes" par des images et des témoignages inédits éclairant heures sombres et pratiques inavouées.
La fiction aussi a pris sa part dans ce processus ; on se souvient de l’effet Indigènes en faveur de la révision des pensions d’anciens combattants, et des polémiques entourant la sortie de l’opus suivant du même réalisateur, mais d’autres sorties, plus discrètes, s’inscrivent dans ce même mouvement récent de "retour" à l’écran d’une guerre dont on a souvent déploré l’impression d’absence.
À ce point de l’histoire - car un cinquantenaire, mi-temps symbolique, revêt une importance particulière -, c’est sous cet angle que le Forum des images a souhaité aborder la guerre d’Algérie, en proposant, dix jours durant, projections et rencontres, autour de films d’origines, d’époques et de genres divers. Pour interroger, autour des images et des représentations, la place qu’elles occupent dans la construction d’une vision collective historique et favoriser, par-delà les passions, la confrontation des regards." (Photo 1 : Une si jeune paix de Jacques Charby | Photo 2 : La Bataille d’Alger de Gillo Pontecorvo)
– 24 janvier - 2 février 2012, "La guerre d’Algérie, images et représentations" (الحرب الجزائر، صور و تمثيلات), Paris / Forum des images
Programme
24 janvier 2011
– 14h30 : Chronique des années de braise de Mohammed Lakhdar-Hamina (175 min., Alg, 1975) Palme d’or au Festival de Cannes en 1975.
– 17h : Les Distractions de Jacques Dupont (85 min., Fr, 1960)
Un journaliste parisien est chargé d’un reportage sur un malfaiteur qui a tué un policier en prenant la fuite. Sur les lieux, il découvre qu’il s’agit d’un ancien camarade de régiment, qui lui a sauvé la vie en Algérie... Sorti en 1960, ce film Nouvelle Vague sur l’amitié virile de deux anciens parachutistes ne connut aucun ennui avec la censure.
– 19h30 : Méditerranées d’Olivier Py (32 min., Fr, 2011), avant-première en présence du réalisateur
Est-ce que notre histoire à tous n’est pas de chercher notre origine ? Olivier Py interroge la sienne, méditerranéenne, à travers des films en 8mm, tournés par ses parents du temps de leur jeunesse en Algérie, et de son enfance, de l’autre côté de la mer. Une méditation lumineuse et mélancolique sur l’histoire d’un couple, d’une famille, d’une génération marqués par la guerre.
– Benjamin Stora, Abdelmadjid Merdaci : dialogue autour des images.
Deux historiens spécialistes de la guerre d’Algérie, pour qui les films sont à la fois objets et sources de la recherche historique, dialoguent et s’interrogent ensemble sur le rôle des images dans la transmission de la mémoire et la construction des discours historiques, de part et d’autre de la Méditerranée.
Benjamin Stora, professeur des universités, enseigne l’histoire du Maghreb à l’université Paris 13 Nord et à l’INALCO. Il a publié une trentaine d’ouvrages, notamment La Gangrène et l’oubli, la mémoire de la guerre d’Algérie (La Découverte, 1991) et La Guerre d’Algérie vue par les Algériens (Denoël, 2011). Il a également réalisé Les Années algériennes et Été 62 en Algérie pour la télévision.
Sociologue et historien, Abdelmadjid Merdaci est maître de conférences à l’université Mentouri de Constantine. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages et le coauteur, avec Benjamin Stora et Christian Boyer, d’une Bibliographie de l’Algérie depuis l’indépendance (CNRS, 2011)
– 22h : Une si jeune paix de Jacques Charby (84 min., Alg, 1964)
25 janvier
– 14h30 : La Bataille d’Alger de Gillo Pontecorvo (95 min., Ita/Alg, 1966) Lion d’or à la Mostra de Venise en 1966.
– 16h30 : Les Parapluies de Cherbourg de Jacques Demy (91 min., Fr, 1964)
Précédé de La Quille de Jean Herman (14 min., Fr, 1963)
Jean Herman, alias Jean Vautrin, fit son service pendant la guerre d’Algérie au Service cinéma des armées. Ce court métrage sur le retour d’un soldat à la vie civile fut primé à la Biennale de Venise.
– 18h30, La Trahison de Philippe Faucon (80 min., Fr/Alg, 2006), en présence du réalisateur
– 19h : "Images algériennes", conférence de Abdelmadjid Merdaci, docteur d’État en sociologie
– 20h30 : Algérie, année zéro de Marceline Loridan-Ivens et Jean-Pierre Sergent (40 min., Fr/Alg, 1962), en présence de Marceline Loridan-Ivens et Cécile Decugis, cinéastes
Précédé de : La Distribution de pain de Cécile Decugis (14 min., Fr/Tun., 1957-2011)
Chef monteuse venue en Tunisie pour un court métrage de René Vautier, Cécile Decugis tourne en 1956 un reportage sur les réfugiés algériens déplacés par la construction de la ligne Morice le long de la frontière algéro-tunisienne.
– 21h : Patrouille à l’est de Amar Laskri (115 min., Alg, 1972)
26 janvier
– 14h30 : Les Folles Années du twist de Mahmoud Zemmouri (90 min., Fr/Alg, 1983)
Deux copains, Salah et Boualem, surtout préoccupés par les filles, la mode et le twist, s’efforcent de se garder de la tourmente de la guerre, ménageant les responsables FLN (Front de libération nationale) autant que la communauté française de leur petite ville... Les tribulations de ces deux antihéros opportunistes offrent de la guerre d’Algérie une vision humoristique.
– 16h30 : Pacification en Algérie d’André Gazut (120 min., Fr, 2002)
– 18h30 : Le Petit Soldat de Jean-Luc Godard (84 min., Fr, 1960)
Précédé de : Les Braves d’Alain Cavalier (27 min., Sui/Fr, 2008)
Face à la caméra, Jean Widhoff témoigne de son expérience en Algérie. Ce portrait fait partie du film d’Alain Cavalier Les Braves composé de trois récits successifs d’un acte de refus de l’injustice, filmés en un seul plan fixe.
– 19h : "La guerre en métropole", conférence de Sylvie Thénault, chargée de recherche au centre d’histoire sociale du XXe s
– 20h30 : Les Sacrifiés d’Okacha Touita (100 min., Fr, 1984), en présence du réalisateur
– 21h : Élise ou la vraie vie de Michel Drach (105 min., Fr, 1969)
27 janvier
– 14h30 : La Belle Vie de Robert Enrico (107 min., Fr, 1962)
– 16h30 : À mon inconnu que j’aime de Rémy Collignon (52 min., Fr, 2010)
Le père du réalisateur était appelé en Algérie, sa mère "marraine de guerre", comme d’autres jeunes filles, correspondantes d’un soldat inconnu, qui, pour certaines, allait devenir l’homme de leur vie. Leurs souvenirs et les lettres d’alors, où se lit l’écho des événements et la naissance des sentiments, racontent la guerre sous un angle intime inédit.
Précédé de : Secteur postal 89 098 de Philippe Durand (26 min., Fr., 1959).
Rappelé en Algérie et rapatrié gravement blessé, Philippe Durand est hospitalisé pendant plus d’un an. À sa sortie, il tourne ce court métrage qui témoigne du traumatisme de son expérience. Pour "encouragement à l’indiscipline militaire", le film fut interdit.
– 18h30 : Les Frères des frères de Richard Copans (104 min., Fr, 1992), en présence du réalisateur
D’anciens membres du réseau Jeanson, engagés auprès du FLN (Front de libération nationale) pendant la guerre d’Algérie, témoignent. À travers ces itinéraires d’intellectuels, de prêtres, de déserteurs, attachés aux idéaux de la République ou révolutionnaires tiers-mondistes, se dessine le portrait de ces frères des frères qui ont combattu dans l’ombre pour la cause algérienne.
– 19h : "Les Appelés", conférence de Tramor Quemeneur, historien
Auteur d’une thèse Une guerre sans ‘non’ ? consacrée aux cas d’insoumissions, de refus d’obéissance et de désertion de soldats français pendant la guerre d’Algérie, Tramor Quemeneur a cosigné en 2010 et 2011 deux ouvrages illustrés aux éditions Arènes : Algérie 1954-1962 avec Benjamin Stora, et Photographies d’appelés pendant la guerre avec Slimane Zeghidour. Extraits de films à l’appui, il évoque l’image et la représentation des appelés et leur évolution
– 20h30 : L’Opium et le bâton d’Ahmed Rachedi (127 min., Alg, 1969)
– 21h : R.A.S. d’Yves Boisset (113 min., Fr/Ita, 1973), en présence du réalisateur
28 janvier
"Carte blanche à l’ECPAD", commentée par Bastien Chastagner, responsable des fonds d’archives photographiques et cinématographiques de la guerre d’Algérie à l’ECPAD.
L’ECPAD (Établissement de communication et de production audiovisuelle de la défense) présente la vision du conflit que l’État a mise en scène, à travers la production officielle militaire qui évolue avec les événements. Ces deux séances chronologiques peuvent se voir indépendamment l’une de l’autre.
– 14h30 : "1954-1958, L’Algérie française : construction d’une représentation audiovisuelle".
Couvrant la période 1954-1958, la séance montre l’évolution de la représentation d’un conflit naissant (vision de l’Algérie et du soldat, sous forme d’aller-retour entre la production métropolitaine et la production algérienne du Service cinématographique des armées), entre la représentation désirée et la représentation enregistrée.
– 16h30 : 1959-1962, De l’autodétermination à l’indépendance algérienne.
Couvrant la période 1959-1962, les images filmées reflètent l’adaptation de la représentation du conflit aux visions politiques du général de Gaulle, depuis le discours sur l’autodétermination jusqu’à l’évolution vers l’indépendance et les dernières images tournées en 1962 en Algérie par le Service cinématographique des armées.
– 16h, Rester là-bas de Dominique Cabrera (47 min., Fr, 1992), en présence de la réalisatrice
Précédé de :Ici là-bas de Dominique Cabrera (13 min., Fr, 1988)
– 18h : Algérie tours / détours d’Oriane Brun-Moschetti et Leïla Morouche (113 min., Fr, 2006), séance suivie d’une rencontre avec les réalisatrices et René Vautier, cinéaste
Avec René Vautier, considéré là-bas comme le père du cinéma algérien né de la guerre, les réalisatrices sillonnent l’Algérie en cinébus, organisant des projections de films, suivies de débats. Le cinéma est au cœur de ce formidable voyage à travers le pays et son histoire, confrontant les regards d’aujourd’hui aux images et idéaux d’hier.
– 19h : "Carte blanche à l’Ina".
À la charnière entre les années 50 et les années 60, se joue dans l’histoire des médias une transition entre le règne de la radio et celui de la télévision. La guerre d’Algérie sera l’un des événements révélateurs de cette évolution. Un ensemble d’archives de la radio et de la télévision entre 1958 et 1962, sélectionnées par les documentalistes de l’Ina (Institut national de l’audiovisuel), qui propose une réflexion sur les images et les sons comme sources et objets d’histoire.
– 21h, Avoir vingt ans dans les Aurès de René Vautier, en présence du réalisateur
(100 min., Fr, 1972) Prix de la Critique internationale à Cannes en 1972.
– 21h30 : Liberté la nuit de Philippe Garrel (82 min., Fr, 1983) Prix Perspectives du cinéma au Festival de Cannes 1984.
29 janvier
– 14h : "Les films de soldats", analysés par Jean-Pierre Bertin-Maghit, historien, spécialiste des rapports entre cinéma et histoire.
Après 25 ans de recherches sur le cinéma français sous l’Occupation, Jean-Pierre Bertin-Maghit travaille désormais sur le cinéma amateur et les films réalisés par des appelés durant la guerre d’Algérie. Il en commente et analyse une sélection dans cette séance.
– 14h30 : La Guerre sans nom de Bertrand Tavernier et Patrick Rotman (235 min., Fr, 1991), en présence des réalisateurs
D’anciens appelés de la région de Grenoble témoignent. "Nous avons eu souvent l’impression, alors que nous tournions, de procéder à une sorte de psychanalyse sauvage. En se racontant, les témoins cherchaient au fond d’eux-mêmes une vérité longtemps enfouie. Combien de fois nous ont-ils avoué parler de ces événements pour la première fois ?", copie annoncée en mauvais état
– 15h30 : Muriel d’Alain Resnais (115 min., Fr, 1963), séance suivie d’une analyse du film par Raphaëlle Branche, maître de conférence en histoire contemporaine à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
Hélène, antiquaire, vit à Boulogne-sur-Mer avec son beau-fils qui revient d’Algérie. Veuve, elle cherche à revoir son amour de jeunesse, tandis que Bernard est hanté par un souvenir traumatisant de la guerre. "Muriel est, de tous les films qui existent sur la guerre d’Algérie et qui abordent le thème de la torture, celui qui pousse le plus loin la réflexion sur sa représentation. Depuis 1963, aucun autre réalisateur n’a réussi à faire comprendre aussi profondément ce qu’a pu être le choc de la confrontation avec la pratique de la torture pour des appelés français." (Raphaëlle Branche).
– 16h : "Carte blanche à Cinémémoire". séance présentée par Jean-Jacques Jordi, historien, en présence de Claude Bossion, directeur de Cinémémoire, et Flora Duffaud, documentaliste
Cinémémoire est une cinémathèque qui collecte, numérise, documente et archive les films d’amateurs et de famille depuis 1995. Installée à Marseille, elle possède en particulier un important fonds consacré aux anciennes colonies françaises. L’historien Jean-Jacques Jordi présente une sélection d’images réalisées par des colons filmant leur quotidien.
– 19h : "Les Combats", conférence de Sébastien Denis, maître de conférence en cinéma à l’Université d’Aix-Marseille
Sébastien Denis a publié Le Cinéma et la guerre d’Algérie, la propagande à l’écran (1945-1962)” (Nouveau Monde, 2009) et dirigé le numéro de la revue CinémAction sur "L’Armée à l’écran" (2004). Extraits de films à l’appui, il évoque l’image et la représentation des combats et leur évolution
– 20h30 : Hors-la-loi de Rachid Bouchareb (138 min., Fra/Alg/Bel/Tun, 2010)
– 21h : Le Vent des Aurès de Mohammed Lakhdar-Hamina (90 min., Alg, 1966), en présence du réalisateur
31 janvier
– 14h30 : Le Coup de sirocco d’Alexandre Arcady (102 min., Fr, 1979)
Précédé de : Algérie le mois de l’exode de Pierre Mignot (17 min., Fr, 1962), un reportage du magazine télévisé "Cinq colonnes à la une" sur les rapatriés d’Algérie diffusé le 1er juin 1962.
– 16h30 : La Blessure, la tragédie des harkis d’Isabelle Clarke et Daniel Costelle (90 min., Fr, 2010)
Un documentaire consacré aux "supplétifs musulmans" engagés aux côtés de l’armée française durant la guerre d’Algérie. Victimes et fidèles serviteurs pour les uns, traîtres et collaborateurs pour les autres, plusieurs harkis aux destins souvent tragiques racontent leur histoire qui reste une blessure des deux côtés de la Méditerranée.
– 18h30 : La Question de Laurent Heynemann (112 min., Fr/Esp, 1976), en présence du réalisateur
19h : "Les pieds-noirs", conférence de Yann Scioldo-Zürcher, historien, chargé de recherche au CNRS au sein du laboratoire Migrinter (Migrations internationales, espaces et sociétés).
Yann Scioldo-Zürcher a notamment publié Devenir métropolitain, politique d’intégration et parcours de rapatriés d’Algérie en métropole, 1954-2005 (Éd. de l’Ehess, 2010). Extraits de films à l’appui, il évoque l’image et la représentation des pieds-noirs et leur évolution
– 20h30 : Algérie, histoires à ne pas dire de Jean-Pierre Lledo (160 min., Fr/Alg, 2007), en présence du réalisateur (sous réserve)
Quarante-trois ans après le départ des juifs et des pieds-noirs en 1962, que reste-t-il de cette cohabitation dans la mémoire des Algériens ? Le dernier volet, très personnel, d’une "trilogie de l’exil, qui a pour unité temporelle l’histoire coloniale algéro-française, pour approche la fraternité et pour sujet principal la mémoire et l’identité". (Jean-Pierre Lledo)
– 21h : Les Oliviers de la justice de James Blue (81 min., Fr/Alg, 1962)
1er février
– 14h30 : Peuple en marche de René Vautier (65 min., Alg, 1962)
Sur des images filmées par René Vautier (extraites notamment d’Algérie en flammes, tourné pendant la guerre dans les maquis de l’Armée de libération nationale-ALN) et par ses élèves algériens du centre audiovisuel d’Alger fondé à l’indépendance, le film présente l’Algérie nouvelle, libérée du joug du colonisateur, en marche vers l’avenir et la reconstruction.
Précédé de : J’ai huit ans de Yann Le Masson et Olga Poliakoff (10 min., Fr/Alg, 1961).
– 16h : Cartouches gauloises de Mehdi Charef (92 min., Fr/Alg, 2006)
Précédé de : C’était pas la guerre d’Alexandrine Brisson (27 min., Fr, 2003).
Dans les derniers mois de l’Algérie coloniale, une petite fille observe, entre incompréhension et inquiétude, les événements qui vont bouleverser sa vie. Prix Jean-Vigo 2003.
– 18h30 : En finir avec la guerre de Mehdi Lallaoui (52 min., Fr, . 2008)
Dans ce dernier volet de son triptyque consacré à la guerre d’Algérie, Mehdi Lallaoui a recueilli les témoignages d’anciens appelés qui œuvrent aujourd’hui, à travers leur Association des anciens appelés en Algérie Contre la Guerre, à des actions en faveur de la paix fi nancées par leurs pensions d’anciens combattants.
– 19h : "Les Algériens", conférence de Gilles Manceron, vice-président de la Ligue des droits de l’homme.
Coauteur avec Fatima Besnaci-Lancou de plusieurs ouvrages sur les harkis (notamment Les harkis, histoire, mémoire et transmission (L’Atelier, 2010), Gilles Manceron a publié La Triple Occultation d’un massacre (La Découverte, 2010) sur le 17 octobre 1961. Extraits de films à l’appui, il évoque l’image et la représentation des Algériens et leur évolution
– 20h30 : L’Ennemi intime de Florent-Emilio Siri (106 min., Fr/-Mar, 2007), en présence du réalisateur et de Patrick Rotman, cinéaste
– 21h : Gamila l’Algérienne (Gamila el-Gazaeria) de Youssef Chahine (118 min., Ég, 1958)
Réalisé pendant la guerre d’Algérie, ce film engagé du cinéaste égyptien Youssef Chahine exalte la figure héroïque de Djamila Bouhired, étudiante devenue agent de liaison du FLN (Front de libération nationale) auprès de Yacef Saadi. Blessée dans une fusillade pendant la bataille d’Alger et arrêtée par les parachutistes, elle est condamnée à mort, et défendue par l’avocat Jacques Vergès.
2 février
– de 9h à 18h : “Guerre d’Algérie et médias”
L’analyse historienne ne peut se satisfaire d’une seule source d’archives pour répondre aux questions qui lui sont posées. Elle doit croiser les sources, les réintégrer dans un objet de réflexion plus large. La mise en relation de chaque document avec d’autres archives est nécessaire (archives audiovisuelles, archives papiers...). Destinée aux chercheurs et étudiants, mais ouverte à tous les publics, cette journée se propose de rassembler des chercheurs de différents médias qui font part, sous forme de dialogue, de leurs expériences et de leurs parcours de recherche. Différentes institutions d’archives publiques et privées présentent également l’état de leurs fonds de manière problématisée en mettant l’accent sur leurs potentialités, leurs limites et leurs impossibilités.
– 14h30 : Mon colonel de Laurent Herbiet (111 min., Fr/Alg, 2006)
– 17h : Paroles d’un prisonnier français de l’ALN de Salim Aggar (52 min., Alg, 2010), en présence du réalisateur,
René Rouby, prisonnier du groupe d’Amirouche durant plus de 114 jours, en 1958, dans la région de l’Akfadou, raconte sa capture et les conditions de sa détention dans les maquis de l’ALN (Armée de libération nationale). Son témoignage est illustré par des extraits de Patrouille à l’est et de L’Opium et le bâton, films algériens des lendemains de l’indépendance.
– 19h : Table ronde "Transmission de la mémoire, écriture de l’Histoire"
"La mémoire est un absolu et l’Histoire ne connaît que le relatif", a écrit Pierre Nora ("Lieux de mémoire", Gallimard, 1984). Comment se transmet la mémoire ? Comment se construit l’histoire ? Ces questions se posent aujourd’hui avec une acuité toute particulière pour la guerre d’Algérie, cinquante ans après.
Intervenants : Malek Bensmaïl, cinéaste, Serge Drouot, ancien combattant et conseiller de l’EPHMGA, Yasmina Khadra, écrivain, Seloua Luste-Boulbina, professeur de philosophie à Sciences Po et au Collège international de philosophie
– 21h : La Chine est encore loin de Malek Bensmaïl (130 min., Fr/Alg, 2007), séance présentée par le réalisateur |
|
|
|
Aucune
reproduction, même partielle, autre que celles prévues
à l'article L 122-5 du code de la propriété
intellectuelle, ne peut être faite de ce site sans l'autorisation
préalable de l'éditeur.
|
|
|