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A la faveur du dialogue renoué avec les intermittents du spectacle, mobilisés contre les nouvelles règles de l’assurance-chômage dans leurs professions, la 57e édition du Festival de Cannes a débuté comme prévu avec la projection de La Mauvaise Éducation de Pedro Almodovar. La mala educación où se mêlent des souvenirs du cinéaste raconte la découverte par deux garçons de l’amour et du cinéma. Dans l’Espagne franquiste des années 1960, au sein d’une école religieuse, le film évoque la question des abus sexuels commis par des prêtres. Également hors compétition, la clôture est revenue à De-Lovely d’Irwin Winkler consacré au jazzman américain Cole Porter.
Sur 1235 longs-métrages soumis, en provenance de 85 pays, le jury présidé par Quentin Tarantino a dû choisir entre 18 films retenus en compétition, dont six asiatiques, trois américains et autant de français. Parmi eux, douze étaient signés par des nouveaux venus sur la Croisette.
La cuvée 2004 comprenait des films attendus et notamment 2046 de Wong Kar-wai avec l’un des deux acteurs à succès de In the mood for love, La Vie est un miracle d’Emir Kusturica, deux fois lauréat de la Palme d’or, The Ladykillers de Joel et Ethan Coen, déjà Palme d’or pour Barton Fink, Nobody knows de Kore-Eda Hirokazu, présent à Cannes en 2001 avec Distance, Fahrenheit 9/11 de Michael Moore et son réquisitoire contre les menées du président Bush et de son administration après les attentats du 11 septembre 2001, Exils de Tony Gatlif, qui fait encore la part belle à la musique et évoque l’Algérie natale du cinéaste, ou encore Shrek 2 d’Andrew Adamson, Kelly Asbury et Conrad Vernon.
Five de l’Iranien Abbas Kiarostami et La Porte du soleil (Bab ech-Chems) de l’Egyptien Yousry Nasrallah étaient, pour leur part, projetés hors compétition, tout comme Notre musique de Jean-Luc Godard, Kill Bill vol. 2 de Quentin Tarantino et Troie de Wolfgang Petersen.
Côté courts, dix films ont été sélectionnés parmi lesquels six européens, dont deux français et un roumain, deux sud-américains, dont un haïtien, et enfin un canadien et un néo-zélandais.
Ouverte avec Bienvenue en Suisse, un premier film de la Suisse Léa Fazer, et clôturée avec Alexandrie-New York de Youssef Chahine, la sélection Un certain regard présentait également 10 on Ten de Abbas Kiarostami, Moolaadé du Sénégalais Ousmane Sembène, aujourd’hui âgé de 83 ans, et Terre et cendres de l’Afghan Atiq Rahimi dont c’est aussi le premier long-métrage.
Sur 20 longs et 12 courts-métrages, la 36e Quinzaine des réalisateurs donnait notamment à voir Mur de la Franco-Israélienne Simone Bitton, Dans les champs de bataille (Maarek hob) de la Libanaise Danielle Arbid, Khab é Talkh (Bitter Dream) et Gavkhouni (The River’s End) des Iraniens Mohsen Amiryoussefi et Behrooz Afkhami.
Placée sous le patronage de Jacques Rozier, dont on projetait Adieu Philippine, la 43e "Semaine internationale de la critique" a, quant à elle, sélectionné sept longs-métrages, dont Atash (Soif) du Palestinien Tawfik Abu Wael et A Casablanca, les anges ne volent pas du Marocain Mohamed Asli.
Les films de patrimoine sont désormais regroupés dans une nouvelle section baptisée Cannes Classics. Parmi les films en copies neuves ou restaurées, on pouvait voir ou revoir La Bataille d’Alger présenté par Gillo Pontecorvo (Nouvelle sortie française le 19 mai), des raretés du cinéma brésilien dont, pour les 40 ans du Cinéma novo, Deuse eo Diabo na Terra do Sol (Le Dieu noir et le diable blond) de Glauber Rocha (1964) et une sélection de films de Buster Keaton qui ressortent en salles et en DVD.
Au chapitre rituel de la montée des marches du Palais des festivals, on pouvait apercevoir, entre autres têtes d’affiches, Charlize Theron, la première Sud-Africaine fraîchement oscarisée, Aishwarya Rai, la reine de Bollywood, Gong Li, muse de Zhang Yimou et actrice fétiche de Chen Kaige, la facétieuse Cameron Diaz, la redoutable Uma Thurman de retour avec Tarantino, les jurées Kathleen Turner et Emmanuelle Béart, l’actrice et réalisatrice Agnès Jaoui, en compétition avec Comme une image, et enfin Sean Penn, Tom Hanks, Eddie Murphy, Alain Chabat et Jean-Pierre Bacri.
– Le Palmarès de Cannes 2004
– 12 - 23 mai 2004, 57e Festival international du film de Cannes |