La générale de Montserrat d’Emmanuel Roblès a été donnée, le 28 février 2013, au Théâtre de Batna dans une mise en scène de Djamel Guermi. A sa création en 1950 par la troupe arabe de l’Opéra d’Alger, dans une adaptation de Mohammed Farrah, Taha el-Amiri figurait dans la distribution de la pièce. 63 ans après, ce dernier était sur la scène du Théâtre de Batna, le 1er mars, dans le rôle du père Coronil, un moine capucin qui voit dans la présence espagnole la lutte du monde chrétien contre des indigènes fanatiques, idolâtres et païens.
Porté par la coopérative culturelle Port Saïd d’Alger, le spectacle a ensuite été joué à Alger (6 mars, Théâtre national) avant d’être accueilli à Sidi Bel Abbès (15 avril, Festival du théâtre professionnel).
C’est avec Montserrat que l’écrivain Emmanuel Roblès (1914, Oran - 1995, Boulogne-Billancourt) se révèle auteur dramatique. La pièce se déroule en 1812 au Venezuela. Alors que les Espagnols s’apprêtent à aller arrêter Simon Bolivar, le chef des révolutionnaires vénézuéliens, Montserrat, un jeune officier espagnol, l’avertit et lui permet ainsi de s’échapper. Arrêté, emprisonné avec six otages innocents pris au hasard et menacés d’exécution si l’officier ne disait pas où se cache Bolivar, Montserrat se trouve alors confronté à un dilemme tragique : continuer de se taire et condamner les six otages innocents ou parler, livrer le rebelle et compromettre la révolution vénézuélienne en marche.
La première représentation de cette pièce traduite dans plus de vingt langues a été donnée en avril 1948, simultanément au théâtre Montparnasse à Paris et au théâtre du Colisée à Alger. Deux ans plus tard, c’est au tour de la troupe arabe de l’Opéra d’Alger d’en réaliser une adaptation, dans une mise en scène de Mohammed Farrah. Le spectacle sera interdit lors de sa reprise en 1952.
Entre 1948 et 1954 Roblès anime le Théâtre de la Rue, une jeune compagnie pour laquelle il écrit une farce : Porfirio. C’est une période féconde pour le dramaturge qui voit La Vérité est morte créée à la Comédie française en novembre 1953.
Emmanuel Roblès poursuit avec Plaidoyer pour un rebelle dont l’action se déroule en Indonésie ; un pays "où, comme il le fera remarquer, la guerre contre la tutelle hollandaise a ressemblé, par bien des aspects, à la guerre de libération en Algérie".
Ce drame prend prétexte d’un événement réel survenu dans l’Algérie de 1957 : la condamnation d’un ouvrier français solidaire de la rébellion algérienne. Surpris le 14 novembre 1956 dans le vestiaire de l’usine à gaz où il travaillait, alors qu’il réglait la minuterie d’une charge explosive pour éviter des pertes humaines, Fernand Iveton sera guillotiné.
Albert Camus, le "frère de soleil" de Roblès, avait retenu la pièce pour son projet de théâtre. Elle sera jouée pour la première fois en avril 1966 à Bruxelles.
– 7 - 8 novembre 2014, Colloque international "Emmanuel Roblès et le théâtre : Le Théâtre d’Emmanuel Roblès", Limoges / Bibliothèque francophone multimédia, 2, place Aimé Césaire, Limoges
– 7 - 11 octobre 2013, Nouvelle Calédonie / Théâtre de l’Ile
Montserrat d’Emmanuel Roblès
Mise en scène : Jean-Paul Smadja
Avec Eric Chivot, Quentin Couissinier, Gaelle Cuocolo, Eric Dudognon, Manu Lallemand, Christian Lançon, André Luserga, Stéphane Piochaud, Jean-Paul Smadja, Patrice Torrente, Linda Terii et Gaël Trigalleau
– 15 avril 2013, Sidi Bel Abbès / 7e Festival du théâtre professionnel / Théâtre régional
– 6 mars 2013, Alger / Théâtre national Mahieddine Bachtarzi
– 28 février 2013, Générale, Batna / Théâtre régional
Montserrat d’Emmanuel Roblès
Traduction de Mohammed Farrah
Mise en scène de Djamel Guermi
par la Coopérative culturelle Port Saïd d’Alger
Avec Taha El Amiri, Nadia Talbi, Abdenour Chelouche, Kamel Zerara, Mourad Awjid, Hafid Berkane et Abdelhamid Akrawanen, Kamélia Idrissi, Ilyasse Boularaf
– 15 septembre - 30 octobre 2002, "Rencontres méditerranéennes à Lourmarin" / Exposition "Audisio, Camus, Roblès, frères de soleil" / Rencontres les 11 et 12 octobre
– 9 mars - 2 juin 2002, Montserrat, Théâtre du Nord-Ouest, 13, rue du Faubourg Montmartre, Paris 9e
Montserrat d’Emmanuel Roblès
Mise en scène de Pascal Faber
Avec Gilles Langlois, Xavier Lagarin, Robert Marcy, Patrice Bouret, Stéphane Dauch, Eliane Kherris, Frédérik Antoni, Frédéric Carcelle, Bernard Frémaux, Bruno Pinchede, Virginie Raccosta
Théâtre d’Emmanuel Roblès
– Théâtre, t. 1
(Montserrat, La vérité est morte, Mer libre, Un château en novembre)
(Paris, Grasset, 1985)
– Théâtre, t. 2
Plaidoyer pour un rebelle, l’Horloge, Les Yaquils, La Fenêtre, Ile déserte
(Grasset, 1987)
– Montserrat (Paris, Seuil, 1949)
– La vérité est morte (Seuil 1952)
– L’horloge suivi de Porfirio (Seuil, 1958)
– Théâtre complet [2 vol.] (Paris, Grasset, 1985-1987)
– Plaidoyer pour un rebelle suivi de Mer Libre (Seuil 1965)
– Un château en novembre suivi de La Fenêtre (Seuil 1984)
– Les Yaquils suivi de Ile déserte (Seuil, 1991)
– Lanterne Magique (Seuil, 1994)