Après des études à Thagaste (auj. Souk Ahras), sa ville natale, puis à Madaure (auj. M’Daourouch) et Carthage où il étudia la rhétorique, le jeune Augustin fit une brillante carrière de grammairien à Rome et à Milan où, après un songe dans un jardin, il se convertit au christianisme (386). Il quitte alors sa chaire de rhéteur à l’université et renonce à ses ambitions sociales.
Trois ans plus tard, il regagne le continent et retourne à Thagaste en qualité de prêtre, avant d’être nommé évêque d’Hippone (auj. Annaba) en 395.
Saint Augustin qui est considéré comme l’un des pères de l’Église latine a laissé une oeuvre encyclopédique d’où se détachent La Cité de Dieu en forme de manifeste de l’État chrétien et surtout Les Confessions qui inaugure le genre autobiographique. Il est également l’auteur de polémiques virulentes qui l’opposeront notamment à l’évêque Donat qui dirigea une église schismatique en s’appuyant sur les populations rurales berbères (circoncellions).
Il s’est s’éteint le 28 août 430 dans son évêché d’Hippone bientôt assiégé par les Vandales.
Édifiée entre 1881 et 1900, à quelques kilomètres d’Annaba (Bône durant la colonisation française), la basilique qui porte son nom a été construite sur le modèle de la cathédrale de Carthage. Dans l’abside est conservée une relique (cubitus droit) d’Augustin. (photo, Saint Augustin vu par Botticelli, détail
À la faveur de la semaine internationale sur saint Augustin qui a eu lieu fin mars 2016, le cardinal Angelo Scola, archevêque de Milan, aurait décidé de recouvrir le cénotaphe élevé à la mémoire du père de l’Église avec le drapeau de l’Algérie, sa terre d’origine qui faisait partie de la Numidie à son époque. A la date du 31 mars, il n’en était fait aucune mention sur le site du cardinal Angelo Scola
Rappelons que c’est à Milan qu’Augustin s’est convertit au christianisme et que c’est à la basilique San Pietro in Ciel d’Oro (Saint-Pierre-au-ciel-d’Or) à Pavie, près de Milan, que se trouve la tombe de saint Augustin.
Un long-métrage consacré à Saint-Augustin (v. 354-430) est en préparation dans le cadre d’une coproduction algéro-tunisienne, a annoncé Azzedine Mihoubi, ministre de la Culture, le 21 novembre 2015. Selon l’APS, qui rapportait les propos du ministre, ce long-métrage, dont la réalisation a été confiée à l’Égyptien Samir Seïf, s’inscrit ‘‘en droite ligne de la politique cinématographique algérienne privilégiant la réhabilitation des figures historiques de notre pays dont le legs atteste de la grandeur de la civilisation algérienne et du rôle majeur et universel joué à travers les époques par ses personnalités illustres’’.
Oser une nouvelle traduction d’un monument de la littérature qui n’a cessé de fasciner comme les Confessions, un ouvrage composé au cours des années 397-400 et régulièrement revisité depuis, n’allait pas de soi. Car la question reste entière de comment "rendre justice à cette véritable odyssée personnelle, à ce voyage intime dans le temps, la mémoire de soi et l’écriture", qui mêle "interpellations, confidences, exhortations, aveux, micro narrations, souvenirs, hymnes, fictions, louanges, analyses exploratoires, déplorations, cris, anathèmes, psaumes, discours, chants...". En changeant jusqu’au titre même de Confessions par les Aveux (2008), Frédéric Boyer annonce d’emblée la couleur. Après avoir dirigé la traduction de la Bible pendant sept ans (Bayard), l’écrivain ose un langage contemporain et restitue toute sa verdeur à la première autobiographie de tous les temps. Au risque d’agacer les tenants d’une "réception religieuse et académique de l’œuvre" et du "langage pieux et savant de l’augustinisme".
Frédéric Boyer en a donné lecture en juin 2012 au Théâtre de la Colline à Paris.
À l’ouverture du Colloque international consacré à Saint Augustin (avril 2001), placé sous son patronage, le président Abdelaziz Bouteflika a revendiqué l’appartenance du théologien et philosophe berbère de confession chrétienne à "la généalogie des Algériens". (El Watan, 2 avril 2001) La manifestation consacrée à l’illustre évêque d’Hippone (aujourd’hui Annaba) a réuni à Alger plus de trente conférenciers et des invités, parmi lesquels feu le Pr André Mandouze et Bernard Pivot. Les conférenciers venus d’Afrique, d’Europe, des Amériques et jusque du Japon se sont penchés sur la vie et la pensée de Saint Augustin, en latin Aurelius Augustinus, né à Thagaste (auj. Souk Ahras) une ville latinisée de Numidie.
– 23 octobre 2019, Histoire des berbères : le christianisme dans le monde berbère antique, par Omar Hamourit, Paris / Association de culture berbère
– 28 mars 2019, journée d’études "Augustin, témoin de la fin d’un monde", Alger / Les Glycines / Centre d’études diocésain
– 8 mai 2014, Saint Augustin, chantier de l’espoir, un film de Djahida K. Boudjellal, Annaba / Institut français
– 21 septembre 2013, "Traduire Saint Augustin", par Fréderic Boyer, écrivain et traducteur, Alger / Institut français
– 19 septembre 2013, "Traduire Saint Augustin", par Fréderic Boyer, écrivain et traducteur, Annaba / Institut français
– 25 septembre 2013, Alger / Institut français
– 23 septembre 2013, Tlemcen / Institut Français
– 21 septembre 2013, Oran / Centre Pierre Claverie
– 10, 17 et 24 juillet 2011, Avignon / Maison Jean-Vilar, 8 bis, rue de Mons, 84000 Avignon
– 26 mars 2011, Théâtre de Gennevilliers / Rencontres philo
– 25 mars 2011, Paris / Colloque "Le geste de témoigner : un dispositif pour le théâtre", (Université Paris 3) / INHA, 6, rue des Petits-Champs, Paris 2è
– 21 février - 11 mars 2012, La Comédie de Genève
– 10 - 12 février 2011, Rouen / Centre dramatique régional de Haute-Normandie / Théâtre des deux rives
– 26 juin 2010, Journées de Brangues
– Qu’est-ce que le temps ?
d’après le Livre XI des Confessions d’Augustin
Mise en scène de Denis Guénoun
avec Stanislas Roquette
Nouvelle traduction de Frédéric Boyer
– 19 octobre 2013, Espaces Augustiniens : "Les Confessions", Lecture - Chants, textes lus par Xavier Jacquelin, accompagnement musical de Hager Hanana, Annaba / Basilique Saint Augustin, programme exclusivement sur invitation
– 7 - 28 juillet 2012, Festival d’Avignon Off > Chapelle Saint Louis, 18, rue du Portail Boquier, 84000 Avignon, Tel. : +33 (0)6 60 09 01 23
– 8 - 31 juillet 2011, Festival d’Avignon Off / Chapelle de L’Oratoire, 32, rue Joseph Vernet, 84000 Avignon
– 7 - 8 mai 2011, Salon de Provence / Abbaye de Sainte Croix
– 8 - 31 juillet 2010, Avignon le Off / Chapelle de l’Oratoire, 32 rue Joseph Vernet, 84000 Avignon
– Les confessions de St Augustin (Un monument en 3 parties)
Avec Francescu Raffaelli et Kay Fender (soprano colorature)
Mise en scène : Marik Frigère
– 1- Les Années de Jeunesse - Livre I à IV : de l’enfance à ses 28 ans
– 2- Les Années de Maturité - Livre V à IX : de 29 ans à la mort de sainte Monique
– 3- Les Années de Sagesse - Livre X à XIII : des changements produits dans son âme au sens mystique de la création
– 8 avril 2012, Antibes / Théâtre Antibea, 15, rue Clemenceau, 06600 Antibes, Tel. : 04 93 34 24 30
– Les confessions de St Augustin
Spectacle par Dominique Czapski
Extraits audio > Les Aveux, lu par Frédéric Boyer (Libération)
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– 6 juin 2008, Lecture par Frédéric Boyer des Aveux de Saint Augustin, la nouvelle traduction des Confessions, Paris / Théâtre national de la Colline
– 26 septembre 2003 - 4 janvier 2004, Exposition "Saint Augustin, un destin d’Algérie", Bordeaux / Musée d’Aquitaine, 20, cours Pasteur, 33000 Bordeaux, Tel. : 05 56 01 51 00
– 9 février 2003, Lecture des Confessions par Gérard Depardieu, avec André Mandouze, Cathédrale Notre-Dame de Paris (photo © Isabelle O’Neill)
> Diff. : 27 avril 2003 à 16h sur France Culture
– 1 - 7 avril 2001, "Colloque international Saint Augustin", Alger, Annaba, Souk Ahras et Guelma
Bibliographie :
– Les Aveux de Saint Augustin, Nouvelle traduction des Confessions, traduit du latin par Frédéric Boyer (Paris, POL Editeur, 2008)
– Saint-Augustin, "Œuvres" (Gallimard-La Pléiade) :
Vol. I : Les Confessions - Dialogues Philosophiques (1998)
Vol. II : La Cité de Dieu (2000)
Vol. III : Philosophie, catéchèse, polémique (2002)
– Les Confessions (Paris, GF-Flammarion, 1999)
– Les Confessions (Gallimard-Folio, 1993)
Sur saint Augustin :
– Augustine’s Confessions. A biography by Garry Wills (Princeton University Press, 2011)
– Saint Augustin et le mystère trinitaire par Marie-Anne Vannier [Nouvelle édition] (Paris, Cerf, 2010)
– Au lieu de soi. L’approche de saint Augustin de Jean-Luc Marion (Paris, PUF, 2008)
– Des Confessions. Jacques Derrida-saint Augustin
(Collectif) (Paris, Stock, 2007)
– Les « Confessions » de saint Augustin par Marie-Anne Vannier (Paris, Editions du Cerf, 2007)
– Saint Augustin le Berbère de René Pottier (1945 ; Rééd., Paris, Fernand Lanore, 2006)
– Saint Augustin ou La découverte de l’homme intérieur de Bertrand Vergely (Toulouse, Milan, 2005)
– Lire Saint Augustin par André Mandouze et Gérard Depardieu (Paris, Desclée de Brouwer, 2004)
– Saint Augustin et l’Augustinisme d’Henri-Irénée Marrou, (1955 ; Rééd., Paris, Le Seuil, 2003)
– Saint Augustin et les actes de parole de Jean-Louis Chrétien (Paris, PUF, 2002)
– La Vie de saint Augustin de Peter Brown, Traduit de l’anglais par Jeanne-Henri Marrou (Rééd., Paris, Le Seuil, 2001)
– Augustine of Hippo. A Biography (Revised edition with a new epilogue) by Peter Brown (Berkeley, University of California Press, 2000)
– Saint Augustin de Serge Lancel (Paris, Fayard 1999)
– Le Dieu d’Augustin de Goulven Madec (Paris, Cerf, 1998)
– Introduction aux « Révisions » et à la lecture des œuvres de saint Augustin de Goulven Madec (Paris, Institut d’Études Augustiniennes, 1996)
– Saint Augustin : l’aventure de la raison et de la grâce d’André Mandouze (Paris, Institut d’Etudes augustiniennes, 1968)