L’écrivain, poète, anthropologue, dramaturge et psychanalyste Nabile Farès s’est éteint le 30 août 2016, dans un hôpital parisien, des suites d’une longue maladie. Ses obsèques ont eu lieu le 3 septembre à Marseille, au cimetière des Vaudrans.
Né en 1940 à Collo, (Skikda), fils de Abderrahmane Farès, le premier président de l’Exécutif provisoire à l’indépendance, Nabile Farès fut élève du lycée de Ben Aknoun avant de répondre à l’appel à la grève des lycéens et étudiants de 1956, puis de rejoindre l’ALN en 1960. Il poursuivra ensuite des études de philosophie et de sociologie en France. Enseignant durant quatre ans à l’université d’Alger, il soutient sa thèse d’État en lettres en 1986 et devient maître de conférences associé à l’université de Grenoble III et à l’Université catholique d’Angers.
"S’il fallait approcher Nabile Farès par le raccourci, note à son sujet l’universitaire et écrivain Nourredine Saadi, s’imposeraient de l’écrivain et de son œuvre des cycles enlacés autour des thèmes du déplacement, de la migration, des exils et des ruptures. Né [...] à Collo, lieu du hasard des pérégrinations professionnelles et politiques de sa famille, Nabile Farès a grandi dans une double mémoire culturelle. Celle de son grand-père lettré et celle de son père, notaire et homme politique fort connu qui assura plus tard la présidence de l’Exécutif provisoire pour la transition de l’Algérie à l’indépendance. [...]
Par les femmes - qui apparaîtront fictionnellement dans son œuvre à travers Jidda, Tante Alloula, Malika ou Nouria, il gardera la proximité de la parole, de la langue berbère, du chant, des contes et des mythes millénaires, bref, de la culture de l’oralité. "
Bibliographie
– Nabile Farès. Un passager entre la lettre et la parole (collectif)
Sous la direction de Beida Chikhi, Ali Chibani et Karima Lazali
(Alger, Koukou, 2019)
– Maghreb, étrangeté et amazighité
(Alger, Koukou, 2016)
– Il était une fois l’Algérie
(Tizi Ouzou, Achab, 2011)
– Yahia, pas de chance, un jeune homme de Kabylie
(Rééd., Tizi-Ouzou, Achab, 2009)
– Hurricane, cris d’insulaires (anthologie poétique)
(Desnel, 2005)
– La Petite fille qui aimait la chaise de Van Gogh
Illustrations de Kamel Khelif
(Amok, 2002)
– Les Exilées
Dessins de Kamel Khélif
(Amok, 1999)
– Le Voyage des exils (poèmes)
Illustrations de Kamel Yahiaoui
(Paris, La Salamandre, 1996)
– L’Ogresse dans la littérature orale berbère
(Paris, Karthala, 1994)
– Le Miroir de Cordoue
(Paris, L’Harmattan, 1994)
– Effraction, la poésie du tiroir (anthologie poétique algérienne)
Édité par Farida Ait Ferroukh, Nabile Farès
(Chaillé-sous-les-Ormeaux, Le Dé bleu,1993)
– Étoile obscure de l’Andalousie
(Paris, Blondin, 1992)
– L’Exil au féminin : Poème(s) d’Orient et d’Occident
(Paris, L’Harmattan, 1987)
– L’État perdu (textes et poèmes) suivi de Discours pratique de l’immigré
Arles, Actes Sud, 1982)
– La Mort de Salah Bey ou la Vie obscure d’un Maghrébin
(Paris, L’Harmattan, 1980)
(Rééd., Tizi Ouzou, Achab, 2017)
– Chants d’histoire et de vie pour des roses de sable
(Paris, L’Harmattan, 1978)
– L’Exil et le désarroi (poèmes)
(Paris, Maspero, 1976)
– Mémoire de l’absent (La Découverte du nouveau monde, livre II)
(Paris, Le Seuil, 1974)
– Le Champ des oliviers (La Découverte du nouveau monde, livre I)
(Paris, Le Seuil, 1972)
– Le Chant d’Akli (poèmes)
(Paris, P.-J. Oswald, 1972)
(Rééd, Paris, L’Harmattan, 1981)
– Un Passager de l’Occident
(Paris, Le Seuil, 1971)
– Yahia pas de chance (roman)
(Paris, Le Seuil 1970)