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C’est The Square du Suédois Ruben Östlund qui a séduit le jury et remporté la Palme d’or 2017. Le film met en scène l’irruption du réel dans la vie bien réglée d’un conservateur de musée d’art contemporain qui prépare une exposition sur la solidarité, sans que la question ne le préoccupe vraiment.
Le Grand Prix est allé à 120 battements par minute de Robin Campillo, qui rend un hommage poignant à l’engagement pionnier de militants d’Act Up contre la propagation du sida. Le Prix de la mise en scène est revenu à Sofia Coppola pour The Beguiled (Les Proies), un remake vénéneux d’un film de Don Siegel (1971), dont l’action se déroule dans un pensionnat de jeunes filles de Virginie, durant la guerre de Sécession.
Les Prix d’interprétation ont été décernés à Diane Kruger pour son rôle dans Aus Dem Nichts (In The Fade) de Fatih Akin et à Joaquin Phoenix pour sa performance dans You Were Never Really Here de Lynne Ramsay.
Le prix du jury enfin, à été attribué à Nelyubov (Loveless) du Russe Andreï Zviaguintsev.

Le prix Un certain regard a, quant à lui, récompensé Lerd (Un homme intègre) de l’Iranien Mohammad Rasoulof, qui met en scène la résistance d’un homme contre la corruption d’une compagnie privée poussant les villageois à vendre leurs biens.
L’Œil d’or, prix du documentaire, a été attribué à Agnès Varda et le photographe JR pour leur film Visages, Villages, présenté hors compétition.

Du 17 au 28 mai, le Festival de Cannes fêtait ses 70 ans. Sur 1 930 films visionnés (1 665 en 2010), 62 films composaient la sélection officielle qui comprend notamment les films en compétition, ceux hors compétition, les séances spéciales et la sélection Un Certain regard.
Sur 19 longs métrages en lice, la compétition était dominée par 4 films français, 4 américains, 2 russes, 6 européens et 3 asiatiques. Parmi les candidats à la Palme d’or figure une dizaine d’habitués comme Todd Haynes, Naomi Kawase, Sofia Coppola ou Michel Hazanavicius et surtout Michael Haneke, double Palme d’or et recordman des sélections en compétition avec Happy End, son 7e long-métrage retenu.

Nous attendions beaucoup d’Abdellatif Kechiche qui avait toutes ses chances avec Mektoub is Mektoub, une adaptation de La Blessure, la vraie, le roman de François Bégaudeau (2011). Dans un entretien accordé à Nice-Matin (5 avril), nous apprenions que le cinéaste n’irait pas à Cannes parce qu’à l’arrivée, le projet s’est mué en "deux films indépendants l’un de l’autre", Les dés sont jetés et Pray for Jack et que "cela sort du cadre normal, ce qui a posé un problème avec les contrats. Surtout à France Télévisions". Bloqué au montage, le film intitulé Mektoub, My Love est dans l’attente d’une décision du tribunal de grande instance de Paris.

Grande absente de la compétition cette année, l’Amérique latine était présente dans la sélection Un certain regard (18 films), avec Las hijas de abril (Les Filles d’avril) de Michel Franco (Mexique), La novia del desierto (La Fiancée du désert) de Cecilia Atan et Valeria Pivato (Argentine) et La Cordillera de Santiago Mitre (Argentina). Absente encore l’Afrique d’où viennent En attendant les hirondelles de l’Algérien Karim Moussaoui et Aala kaf ifrit (La Belle et la meute) de la Tunisienne Kaouther Ben Hania. Présent encore l’Iran avec Un homme intègre (Lerd) de Mohammad Rasoulof, une charge contre la corruption. Pour mémoire, le cinéaste présent à Cannes, cette année, n’avait pu s’y rendre en 2011 pour recevoir le prix de la mise en scène pour Au revoir, dans cette même catégorie Un certain regard, car il était alors assigné à résidence dans son pays.
Présidé par l’actrice Uma Thurman (États-Unis), le jury de la sélection Un certain regard était composé des réalisateurs Mohamed Diab (Égypte) et Joachim Lafosse (Belgique), de l’acteur Reda Kateb (France) et de Karel Och, directeur artistique du Festival de Karlovy Vary (Rép. Tchèque).

C’est le réalisateur espagnol Pedro Almodovar qui présidait le jury cette année. Après plusieurs présidents de jury anglo-saxons, "ce cinéaste unique et populaire représente l’Espagne, l’Europe, la surprise, l’incandescence", ont estimé le président et le délégué général de la manifestation. Pedro Almodovar a déjà été membre du jury du Festival de Cannes en 1992, sous la présidence de Gérard Depardieu.
Auteur de vingt longs métrages, cinq fois en compétition à Cannes, avec Tout sur ma mère, Volver, Étreintes brisées, La Piel que Habito et Julieta, Pedro Almodovar n’a jamais obtenu la Palme d’or. Son cinéma a toutefois été récompensé à deux reprises avec Tout sur ma mère, prix de la mise en scène en 1999, et Volver, prix du scénario et prix d’interprétation pour ses actrices en 2006. Rappelons que le cinéaste est, par ailleurs, lauréat de deux Oscars décernés à Tout sur ma mère (1999) et Parle avec elle (2002).

Comme il est rare que le Festival ne connaisse pas de controverse, celle-ci est revenue cette fois à Netflix qui faisait son entrée dans la sélection officielle avec deux films en compétition, qui sortiront sur la plate-forme de vidéos à la demande sur abonnement (SVoD) et non sur grand écran. Ce qui est en porte à faux avec la chronologie des médias en vigueur en France et n’a pas manqué d’irriter les exploitants qui ont déploré que leurs réseaux de salles soient ainsi court-circuités. Okja, un conte fantastique du Coréen Bong Joon-ho, avec Tilda Swinton et Jake Gyllenhaal, est produit par Netflix. The Meyerowitz Stories de Noah Baumbach, qui réunit Dustin Hoffman, Ben Stiller et Adam Sandler, a quant à lui été acquis mais non produit par Netflix.
Pour calmer le jeu, les organisateurs du Festival ont annoncé une modification du règlement pour 2018 : "tout film qui souhaitera concourir en compétition à Cannes devra préalablement s’engager à être distribué dans les salles françaises". Une obligation préalable de sortie en salles qui a provoqué l’ire des réalisateurs et producteurs indépendants inquiets, à leur tour, de ne plus pouvoir placer leurs films à Cannes.
En attendant, certains spéculent déjà sur The Irishman, le nouveau Martin Scorsese dans lequel Netflix a investi quelque 105 millions de dollars, son plus gros investissement jamais réalisé dans la production cinématographique. Que fera-t-on lorsque le film sera soumis aux sélectionneurs l’an prochain ?

Cannes 2017 n’a pas, non plus, boudé la télévision, au grand dam de certains : Jane Campion y présentait, en avant-première, la deuxième saison de Top of the Lake et David Lynch deux épisodes de la très attendue troisième saison de Twin Peaks, diffusée le 21 mai sur Showtime aux États-Unis et le 22 mai sur Canal+ en France.

On pouvait enfin relever la programmation exceptionnelle d’une installation de réalité virtuelle, Carne y arena (Chair et sable) du Mexicain Alejandro Gonzalez Iñarritu. La diffusion de ce film de sept minutes en VR (Virtual Reality), qui évoque les populations déplacées de ce début de siècle, nécessitait des casques pour les yeux et pour les oreilles. Et dans l’espace Next, le pavillon du Marché du film dédié aux nouveaux médias, près de 80 films en VR attendaient les visiteurs.
Pour mémoire, les Oscars ont ouvert la voix cette année avec Pearl de Google, le premier film en VR jamais nommé.

Clint Eastwood et l’acteur, réalisateur, scénariste et producteur mexicain Alfonso Cuaron (Harry Potter et le prisonnier d’Azkaban, Les Fils de l’homme, Gravity) ont animé des master classes, les 21 et 24 mai.

Avec le développement du numérique, Cannes Classics permet de mettre en lumière "le travail de valorisation du patrimoine effectué par les sociétés de production, les ayants-droit, les cinémathèques ou les archives nationales à travers le monde", dans des copies restaurées. Pour cette édition des 70 ans, le programme de Cannes Classics était, en grande partie, dédié à l’histoire du Festival. Parmi seize films marquants de 1946 à 1992, entre Le Salaire de la peur d’Henri-Georges Clouzot, Blow-up de Michelangelo Antonioni et All that Jazz de Bob Fosse, primés en 1953, 1967 et 1980, on pouvait notamment y voir Ila Ayn ? (Vers l’inconnu ?) du Libanais Georges Nasser (1957), Soleil O du Mauritanien Med Hondo (1970) et Babatu, les trois conseils du Français Jean Rouch, sélectionnés respectivement en 1957, 1970 et 1976.

Outre Monica Bellucci en maîtresse de cérémonie, l’affiche officielle de cette édition montrait une Claudia Cardinale dansant, "joyeuse et libre", sur un toit de Rome en 1959. D’abord accueillie avec enthousiasme, l’affiche a ensuite déclenché une vive polémique sur le Web et les réseaux sociaux ; car la photographie originale, dont l’auteur reste inconnu, y a été copieusement "photoshopée". Dans un communiqué, la célèbre actrice estimait, quant à elle, que "cette image a été retouchée pour accentuer cet effet de légèreté et me transpose dans un personnage rêvé ; c’est une sublimation".

Entre grande affluence de stars, de médias et de spectateurs, Cannes c’est aussi la fête de la musique sur la plage, avec M qui a ouvert les festivités le 21 mai, avec la participation de Toumani & Sidiki Diabaté, la chanteuse Fatoumata Diawara et l’Afro Pop Orchestra, suivi par Tony Gatlif et sa troupe de Rebetiko le 23.

Cannes, c’est aussi une rencontre de l’industrie du cinéma qui attire chaque année une colonie d’acteurs, de producteurs, de réalisateurs et d’agents. Cette année, quelques 3 450 films étaient présentés au marché du film qui a atteint 11 902 accréditations, dont 1 747 acheteurs, en 2016.



 17 - 28 mai 2017, 70e Festival international du film de Cannes

Le Palmarès 2017


• Palme d’or : The Square de Ruben Östlund
• Grand Prix : 120 battements par minute de Robin Campillo
• Prix de la mise en scène : Sofia Coppola pour The Beguiled (Les Proies)
• Prix du scénario : Yórgos Lánthimos pour The Killing of a Sacred Deer (Mise à mort du cerf sacré) et Lynne Ramsay pour You Were Never Really Here
• Prix du Jury : Nelyubov (Loveless) d’Andreï Zviaguintsev
• Prix d’interprétation féminine : Diane Kruger pour Aus Dem Nichts (In The Fade) de Fatih Akin
• Prix d’interprétation masculine : Joaquin Phoenix pour You Were Never Really Here de Lynne Ramsay
• Prix du Jury Un Certain Regard : Las hijas de abril (Les Filles d’avril) de Michel Franco
• Œil d’or (prix du documentaire) : Visages, Villages d’Agnès Varda et du photographe JR
• Prix spécial du 70e anniversaire : Nicole Kidman
• Caméra d’or : Jeune Femme de Léonor Séraille
• Meilleur court métrage : A Gentle Night de Qiu Yang



Ouverture (hors compétition)

 Les Fantômes d’Ismaël d’Arnaud Desplechin

Compétition

 The Meyerowitz Stories de Noah Baumbach
 Okja de Bong Joon-Ho
 Aus Dem Nichts (In The Fade) de Fatih Akin
 120 battements par minute de Robin Campillo
 The Beguiled (Les Proies) de Sofia Coppola
 Rodin de Jacques Doillon
 Happy end de Michael Haneke
 Wonderstruck de Todd Haynes
 Le Redoutable de Michel Hazanavicius
 Geu-Hu (The Day After) de Hong Sangsoo
 Hikari (Radiance) de Naomi Kawase
 The Killing of a Sacred Deer (Mise à mort du cerf sacré) de Yorgos Lanthimos
 A Gentle Creature de Sergei Loznitsa
 Jupiter’s Moon de Kornél Mandruczó
 L’Amant double de François Ozon
 You Were Never Really Here de Lynne Ramsay
 Good Time de Benny Safdie & Josh Safdie
 Nelyubov (Loveless) d’Andrey Zvyagintsev
 The Square de Ruben Östlund

Un certain regard

 Après La Guerre (After the War) de Annarita Zambrano
 Wind River de Taylor Sheridan
 Jeune femme de Léonor Serraille
 En attendant les Hirondelles (The Nature of Time) de Karim Moussaoui
 Lerd (Dregs) de Mohammad Rasoulof
 Posoki (Directions) de Stephan Komandarev
 Out de Gyorgy Kristof
 Western de Valeska Grisebach
 Fortunata (Lucky) de Sergio Castellitto
 Las hijas de Abril (Les Filles d’avril / April’s Daughter) de Michel Franco
 L’Atelier de Laurent Cantet
 Tesnota (Étroitesse | Closeness) de Kantemir Balagov
 Aala Kaf Ifrit (La Belle et la meute | Beauty and the Dogs) de Kaouther Ben Hania
 La Fiancée du désert de Cecilia Atan et Valeria Pivato
 Barbara de Mathieu Amalric
 La Cordillera de Santiago Mitre
 Walking Past the Future de Li Ruijun

Hors compétition

 Visages d’Agnès Varda et JR
 How to talk to Girls at Parties de John Cameron Mitchell
 Mugen no juunin (Blade of the Immortal) de Takashi Miike
 D’après une histoire vraie de Roman Polanski

Séances spéciales et séances de minuit

 Prayer Before Dawn de Jean-Stéphane Sauvaire
 Ak-Nyeo (The Villainess) de Jung Byung-Gil
 Bulhandang (The Merciless) de Byun Sung-Hyun
 Demons in Paradise de Jude Ratman
 Sea Sorrow de Vanessa Redgrave
 Napalm de Claude Lanzmann
 Promised Land d’Eugene Jarecki
 Clair’s camera de Hong Son-soo
 They d’Anahita Ghazvinizadeh
 Une suite qui dérange de Bonni Cohen et Jon Shenk
 Douze jours de Raymond Depardon
 Le Vénérable W. de Barbet Schroeder
 Carré 35 d’Éric Caravaca

Court métrages

 Pépé Le Morse de Lucrèce Andreae
 A Drowning Man de Mahdi Fleifel
 Lunch Time de Alireza Ghasemi
 Across my Land de Fiona Godivier
 Koniec widzenia de Grzegorza Mołdy
 Xiao Cheng Er Yue de Qiu Yang
 Damiana d’Andrés Ramirez Pulido
 Push It de Julia Thelin

 


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