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Art contemporain arabe |
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Il est convenu de dire que l’art contemporain a émergé au tournant des années cinquante comme un regard nouveau, né sur les décombres de la Seconde Guerre mondiale. Auteur d’un essai intitulé "L’Art contemporain arabe", l’écrivain et essayiste marocain Abdelkébir Khatibi fait observer que ce découpage historique reste cependant "trop centré sur l’expérience européenne et nord-américaine" et ne rend pas suffisamment compte "de l’invention de la modernité et du futur dans d’autres aires de civilisation".
C’est le cas du monde arabe dont on a pu voir, en septembre 2007 à Alger, une exposition qui proposait au regard et à la réflexion 70 travaux d’autant d’artistes, des œuvres peintes sur toile et bois, gravures, sculpture, installation, photographie et vidéos. Intitulée "L’Art contemporain arabe", elle a été constituée à partir de la collection de l’Institut du monde arabe à Paris, co-organisateur, et complétée par des prêts d’œuvres du Musée national des Beaux-arts d’Alger et de quelques artistes. En croisant autant d’expressions et de démarches singulières, l’exposition ébauchait en creux des éléments de réponse à nombre de questions inévitables sur l’art et la pensée contemporaine arabe depuis les années 50 : Qu’entend-t-on par "art contemporain arabe" ? L’artiste contemporain arabe, vivant ou non dans le monde arabe, est-ce celui qui est perméable aux courants de l’art moderne occidental, qui en a adopté les techniques, les formes et les questionnements ? Serait-ce celui qui demeure fidèle, s’inscrit ou -à tout le moins- s’inspire de l’univers des formes de la civilisation arabo-musulmane dans laquelle, faut-il le rappeler l’abstraction notamment a trouvé un grand écho ? Quelle est le poids des influences dues à leur formation, souvent en Europe ou aux États-Unis ? Quel est celui de l’histoire et de la géographie au carrefour de l’Afrique, de l’Asie et de l’Europe ?
Des questions auxquelles l’exposition proposait des ébauches de réponses en donnant à découvrir, pour la première fois rassemblées à Alger, des œuvres remarquables d’artistes ayant marqué la création plastique d’une aire qui comprend l’Égypte, le Liban, l’Irak, la Syrie, l’Arabie Saoudite, le Soudan, la Tunisie, le Maroc et l’Algérie. Tous ont en commun de poser la question du singulier et de l’universel dans la création artistique. L’exposition est aussi venue rappeler que dès 1938 en Égypte, en compagnie notamment de l’artiste Ramsès Younan, des peintres et des écrivains créaient au Caire le groupe "Art et liberté" qui s’est réclamé du surréalisme en relation avec le mouvement animé par André Breton. Ils ont été suivis par les Irakiens Jawad Salim et Faîq Hassen qui ont donné naissance au groupe "Art moderne de Baghdad" dans les années 50 sans compter les préoccupations autour du signe et de la calligraphie chez le Marocain Cherkaoui ou les Algériens Mohammed Khadda, les artistes fondateurs de l’éphémère groupe "Aouchem" comme Choukri Mesli et Denis Martinez, sans oublier Rachid Koraïchi et Mahjoub Ben Bella.
– 2 - 4 décembre 2007, Colloque "L’Art contemporain arabe, spécificités et universalité", Alger / Bibliothèque nationale
– 6 septembre - 12 octobre 2007, "Art contemporain arabe", Alger / El Annasser / Palais de la culture Moufdi-Zakaria |
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