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  Le plasticien et scénographe Arezki Larbi est décédé à Alger

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Immensément tristes d’apprendre la disparition du plasticien, scénographe, poète et cinéaste Arezki Larbi, le 20 janvier à Alger, d’une longue maladie. Il avait 68 ans. L’artiste a été inhumé le lendemain à Bouira, dans sa région natale. Un grand artiste et un ami s’en va. Il sera resté actif jusqu’au bout en allant présenter Le Chant de la sirène, son second film de court métrage, aux dernières Rencontres cinématographiques de Béjaïa en septembre et en collaborant à la mise en valeur du fonds documentaire du Théâtre national algérien (TNA) qui devrait déboucher, notamment, sur un colloque prochainement.

Plasticien, décorateur-scénographe pour le théâtre et le cinéma, également poète à ses heures, Arezki Larbi est passé derrière la caméra avec un premier court-métrage intitulé Winna (L’Autre), que nous n’avons pu visionner, préférant consacrer nos dernières rencontres à rendre visite à l’ami fragilisé par une pathologie imparable. Dans un entretien au quotidien Liberté, il expliquait que "Winna est à l’origine une nouvelle, qui n’a pas été écrite pour le cinéma. C’était juste un exercice littéraire qui a trouvé des oreilles attentives. Un producteur s’est intéressé à ce texte et m’a donc demandé de le scénariser et de l’adapter en court-métrage. Le projet a bénéficié de l’aide du Fdatic, le producteur est revenu à la charge pour me demander de le réaliser."
Le film terminé, qui a du attendre la levée des mesures de confinement liées au Covid-19, a été montré à Alger et Béjaïa.

> Winna | L’Autre (2020), un film d’Arezki Larbi, avec Idir Benaibouche, Faudhil Hamla, Amira Hilda Douaouda, Hichem Meghriche, Khaled Louma

> Le Chant de la sirène (2022), un film d’Arezki Larbi, avec Rachid Hadid et Cyrine Fouatih

En quête perpétuelle, géomancien qui se joue de ses propres signes, Arezki Larbi a toujours multiplié supports et matières et recherché de nouvelles techniques mixtes. Et si ses couleurs ont longtemps évoqué des reliefs ocres, brunis ou même brûlés, son œuvre peinte porte les traces d’une terre en constante métamorphose, tout à la fois substance et vocabulaire visuel qui émerge sous le langage de l’artiste contemporain.

Né en 1955 à Aït Laaziz (Bouira), Arezki Larbi est diplômé de l’École des Beaux-Arts d’Alger en 1982, consacrant son mémoire de fin d’études au tatouage en Algérie. Depuis cette date, il a exposé à Alger, Paris, Bruxelles, La Havane, Nice, Dakar et Luxembourg. En 1991-1992, il séjourne à la Cité internationale des arts à Paris.

Après avoir travaillé au début des années 1980 comme dessinateur de presse, il a signé nombre de décors pour des pièces du Théâtre national comme ‘Aqd el djawher (Le Pacte des perles, 1983) de M’hamed Benguettaf, mise en scène par Ayad Ziani Chérif, Hafila tassir (1985), une adaptation du Voleur d’autobus d’Ihsan Abd el-Qoudous, réalisée par Boubekeur Makhoukh et mise en scène par Ayad Ziani Chérif, El Bedla el beida loun el qamra fi leilet e-seif (1985), adaptée du Merveilleux Complet couleur glace à la noix de coco de Ray Bradbury par M’hamed Benguettaf et mise en scène par Aziz Arbia et Ghabou lefkar (Il n’y a plus d’idées, 1986), d’après Les Émigrés de Slawomir Mrozek, adaptée par Boubekeur Makhoukh et mise en scène par Azzeddine Medjoubi.

Plus près de nous, toujours au théâtre, Arezki Larbi a été sollicité pour le décor de Wel Moudja welat (Le Retour de la vague) de et avec Slimane Benaïssa (2011), pièce venant en contrepoint de Babor ghraq (Le Bateau coule), son célèbre succès des années 1980, pour la scénographie et les costumes de Ars ed-dem | Noces de sang de Federico García Lorca, mise en scène par Ziani-Cherif Ayad (2015), puis pour Arlequin valet de deux maîtres de Carlo Goldoni, d’abord traduit et adapté par Abdelkader Alloula, puis par Mohamed Bourahla et également mis en scène par Ziani Cherif Ayad (2019).

Le plasticien qui a également été sollicité par le cinéma, a collaboré à la création des décors et parfois des costumes, en particulier, de Machaho (1996) et El Manara (2004) de Belkacem Hadjadj, La Montagne de Baya d’Azzeddine Meddour (1997), El Ghayeb (L’Absent), un feuilleton de Dahmane Ouzid (2002), Morituri d’Okacha Touita (2004) et Ayrouwen (Il était une fois) de Brahim Tsaki (2007). Arezki Larbi a également signé l’affiche de ce dernier.

Au cœur de son exposition intitulée "Alter Ego" (Alger, automne 2018), à partir de plusieurs dizaines de portraits de profil et de face, pris par lui-même depuis des années, Arezki Larbi questionnait la mémoire et ses ressorts intimes, avec ses "replis", ses "entassements" et ses "oublis". Dans cette évocation de personnes côtoyées et d’ami.e.s, qu’il faut convertir en moments de vie, en éclats de voix et en ouvertures de sens, l’artiste interrogeait la "mémoire de l’œil" comme un "chemin du cœur". En cela, son exposition s’offrait à la fois comme méditation, médiation et mise en page d’éclats photographiques d’une génération.

Au printemps 2012, l’Institut français d’Alger avait accueilli H’na l’moujat / Nous les vagues, une proposition plastique d’Arezki Larbi (Alger) qui faisait écho à un poème de l’écrivaine Mariette Navarro (Lyon). Dans son travail, "basé sur une calligraphie libre en berbère et en arabe du poème renversant de Mariette Navarro", Arezki Larbi a conçu H’na l’moujat "comme un recommencement de vagues", "une rumeur sur laquelle vient s’inscrire plus nettement le texte en français, avec des évidences de certains mots et vers". Au printemps 2011, H’na l’moujat / Nous les vagues avait fait l’objet d’une présentation dans les locaux de la Bibliothèque municipale de Lyon 1er.

"Partition d’objets, de mots et d’épines qu’il nous faudra déchiffrer", pouvait-on lire dans la présentation de ce qui s’apparentait à une installation (CCF d’Alger, sept. 2004), "les Murs Sénac" d’Arezki Larbi orchestraient à leur manière le dernier lieu de la vie du poète Jean Sénac, assassiné à Alger en 1973.

Arezki Larbi vivait et travaillait à Alger. (Crédit Photo : DR)



 17 novembre - 1er décembre 2018, Arezki Larbi : "Alter Ego", Alger / El Achour / Espaco, résidence CMB, 196 Oued Tarfa, El Achour
 24 mai 2018 - 15 juin 2018, "OCTOplasties", peinture, sculpture, céramique installations, avec Yahia Bourmel, Mustapha Nedjaï, Kenza Bourenane, Ammar Bouras, Mouna Bennamani, Mounia Lazali, Ratiba Aït Chafaâ, Arezki Larbi, artiste invité Abdelghani Chebouche, Alger / El Achour / Espaco, résidence CMB, 196 Oued Tarfa, El Achour
 24 mai 2018 - 15 juin 2018, "OCTOplasties", peinture, sculpture, céramique installations, avec Yahia Bourmel, Mustapha Nedjaï, Kenza Bourenane, Ammar Bouras, Mouna Bennamani, Mounia Lazalli, Ratiba Aït Chafaâ, Arezki Larbi, artiste invité Abdelghani Chebouche, Alger / El Achour / Espaco, résidence CMB, 196 Oued Tarfa, El Achour
 4 - 30 juin 2016, "Les 80", œuvres de Mustapha Goudjil, Arezki Larbi, Akila Mouhoubi, Mustapha Nedjaï, Malek Salah, Hellal Zoubir, Alger / El Achour / Espaco Gallery / Résidence CMB, 196 Oued Terfa, El Achour
 29 septembre - 30 octobre 2012, 3e Festival national de la photographie d’art (Fespa), Tlemcen / Palais de la culture Imama
 18 juillet - 30 septembre 2012, "50 années d’art algérien", Alger / Musée national des Beaux Arts, Dar Essalam, El Hamma, Tel/Fax : +213 (0)21 66 49 16
 8 - 29 mars 2012, "H’na l’moujat" | "Nous les vagues" : Peintures d’Arezki Larbi, Alger / Institut français
> 8 mars  : vernissage en présence de l’artiste, suivi d’une lecture de l’écrivaine Mariette Navarro
 11 juillet - 10 septembre 2011, Sadek Amine-Khodja, Arezki Larbi, Moussa Bourdine, Rachid Djemaï, Mustapha Nedjaï, Mohammed Oulhaci, Alger / Musée national d’art moderne et contemporain (Mama), 25, rue Larbi Ben M’Hidi, Alger, Alger, Tel. : +213 (0)21 30 21 30
 10 février - 4 mars 2011, H’na l’moujat : œuvre d’Arezki Larbi, Lyon / Bibliothèque municipale de Lyon 1er, 7, rue Saint Polycarpe, 69001 Lyon
> 10 février à 19h30, Nous les vagues : lecture publique du texte de Mariette Navarro, Lyon / Bibliothèque municipale de Lyon 1er
 12 - 30 novembre 2009, "Focus 5/5" : Ammar Bouras, Arezki Larbi, Mustapha Nedjaï, Sadek Rahim, Malek Salah, Alger / Galerie Mohamed-Racim
 24 octobre - 2 novembre 2007, Œuvres récentes d’Arezki Larbi, Kamel Yahiaoui et Salah Hioun, Alger / Dély Ibrahim / Ain Allah / Galerie l’Etincelle, Résidence El Bouroudj, Villa n°425
 1er juin - 13 juillet 2007, "La Comédie des couleurs" d’Arezki Larbi, Paris / Galerie Riv’Arts, 37, rue La Condamine, Paris 17e
 13 - 18 mai 2007, Installations d’Arezki Larbi (Alger), Kamel Souissi (Sétif) et Mustapha Ghedjati (Sétif), Manifestation "Noir sur Blanc" par l’association Chrysalide, Lyon / Amphithéâtre de l’Opéra
 14 juin - 4 juillet 2006, "5e Expo-rencontre internationale", Alger / El Achour / Espace Top action
 Juin 2005, "4e Expo-rencontre internationale", Alger / El Achour / Espace Top action
 18 février - 7 avril 2005, "Des artistes pour novembre", Alger / Galerie 54 / La Citadelle
 15 septembre - 14 octobre 2004, "Les murs Sénac", Alger / Centre culturel français / 9e Salon international du livre d’Alger
 23 février - 5 mars 2004, "Trait pour trait", Œuvres de Salah Hioun, Arezki Zerarti, Arezki Larbi, Mustapha Nedjai, Alger / Hydra / Djenan el-Malik / Galerie Sonatrach

 


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