Décerné par un jury de libraires et d’éditeurs allemands et remis par le président de la République, le "Friedenspreis des Deutschen Buchhandels" (prix de la Paix) est allé à Assia Djebar pour une oeuvre littéraire qui plaide en faveur des femmes des sociétés musulmanes. "...Portée par des Voix qui m’assiègent, peut-on lire dans son dernier ouvrage*, ma propre voix, [...] a tenté, surtout au cours des années tumultueuses, et souvent tragiques, de mon pays, simplement de défendre la culture algérienne, qui me paraissait en danger. Mais vivante, celle-ci demeure, même si certains lui dénient sa multiplicité".
Assia Djebar a dédié son prix à Kateb Yacine (1929-1989) et à trois écrivains assassinés durant la tourmente algérienne : Tahar Djaout (1954-1993), Youcef Sebti (1943-1993) et Abdelkader Alloula (1929-1994).
– Octobre 2000, Frankfurt Book Fair
> Idiome de l’exil et langue de l’irréductibilité, Texte intégral de la déclaration d’Assia Djebar sur www.assiadjebar.net
*Ces voix qui m’assiègent
d’Assia Djebar
(Paris, Albin Michel, 1999)