Le cinéaste américain Spike Lee présidera le Jury de la 74e édition du Festival de Cannes prévu du 6 au 17 juillet 2021. Spike Lee devait être le premier président noir du Jury du Festival de Cannes, à l’occasion de la 73e édition. À 63 ans, le réalisateur, scénariste, monteur, acteur et producteur, défenseur d’une fierté afro-américaine et figure du cinéma indépendant américain, a fait de la question noire aux États-Unis la matière constante de son œuvre avec She’s Gotta Have it (Nola Darling n’en fait qu’à sa tête, 1986), Do the Right Thing (1989), Malcom X (1992), Get on the Bus (1996), Summer of Sam (1999) et jusqu’au succès de BlacKkKlansman en 2018.
Spike Lee est un habitué de la Croisette depuis 1986, date à laquelle il a accompagné la sélection, à la Quinzaine des réalisateurs de son premier long métrage, She’s Gotta Have it. Pour le lauréat du Grand Prix à Cannes pour BlacKkKlansman en 2018, la relation avec le Festival n’a pas toujours été tranquille. En compétition en 1989 avec Do the Right Thing, Spike Lee n’a pas apprécié de voir la Palme d’or lui échapper, le jury présidé par Wim Wenders ayant préféré la décerner à Sexe, mensonges et vidéo de Steven Soderbergh. Spike Lee reviendra néanmoins à Cannes en sélection officielle, en compétition, avec Jungle Fever en 1991, puis hors compétition avec Girl 6 en 1996. En 1999, il est à nouveau au programme de la Quinzaine des réalisateurs avec Summer of Sam.
En 2016, le cinéaste a reçu un Oscar d’honneur pour l’ensemble de son œuvre.
Sans compétition, sans palmarès et sans paillettes, pour cause de pandémie de Covid-19, le 73e Festival de Cannes se devait de se réinventer. Le voilà promoteur d’un label "Cannes 2020" pour accompagner la sortie en salles des 56 films de la Sélection officielle, annoncée le 3 juin. Issus des 2 067 œuvres visionnées par le comité de sélection, les films sont présentés dans de nouvelles sections ou catégories telles que "Les fidèles", "Les nouveaux venus" ou encore "Premiers films". Aux côtés de 3 documentaires et 4 films d’animation, on relèvera la présence de 5 comédies, un genre trop souvent absent de la sélection.
Seule concession aux possibilités offertes par le numérique, le marché du film s’est tenu, du 22 au 26 juin, en mode virtuel, par le biais d’une plate-forme digitale sécurisée.
A la différence de la Semaine de la critique et de l’Acid, qui ont toutes deux dévoilé leur label Cannes 2020, la troisième section parallèle du Festival de Cannes, la Quinzaine des réalisateurs, a choisi de renoncer à donner une sélection pour cette 73e édition marquée par la pandémie du Covid-19. "Faire une annonce officielle nous est apparu incompatible avec la plupart des films avec lesquels nous étions en discussion, explique Paolo Moretti, patron de la Quinzaine des réalisateurs, car un nombre important d’entre eux ont choisi d’attendre 2021 ou bien de se reporter vers les prochains festivals : Venise, Saint-Sébastien ou Toronto" [...]. Paolo Moretti prend soin d’ajouter, "nous avons établi une short list confidentielle de quelques dizaines de films (sur un total d’environ 1 600 longs-métrages visionnés) et avons averti leurs auteurs de l’intérêt que la Quinzaine porte à leur travail".
Initialement prévu du 11 au 22 mai, le 74e Festival international du film de Cannes aura lieu du 6 au 17 juillet 2021.
– Édition annulée : 12 - 23 mai 2020, 73e Festival international du film de Cannes
La Sélection officielle : (56 films)
Les fidèles
– The French Dispatch, de Wes Anderson
– Été 85, de François Ozon
– Asa ga Kuru (True Mothers), de Naomi Kawase
– Lovers Rock, de Steve McQueen
– Mangrove, de Steve McQueen
– Druk (Another Round), de Thomas Vinterberg
– ADN (DNA), de Maïwenn
– Last Words, de Jonathan Nossiter
– Heaven : To The Land of Happiness, d’Im Sang-soo
– El olvido que seremos, de Fernando Trueba
– Peninsula, de Yeon Sang-ho
– In the Dusk (Au crépuscule), de Sharunas Bartas
– Des hommes, de Lucas Belvaux
– The Real Thing, de Koji Fukada
Les nouveaux venus
– Passion simple, de Danielle Arbid
– A Good Man, de Marie-Castille Mention-Schaar
– Les Choses qu’on dit, les choses qu’on fait, d’Emmanuel Mouret
– Souad, d’Ayten Amin
– Limbo, de Ben Sharrock
– Rouge (Red Soil), de Farid Bentoumi
– Sweat, de Magnus von Horn
– Teddy, de Ludovic et Zoran Boukherma
– February, de Kamen Kalev
– Ammonite, de Francis Lee
– Un médecin de nuit, d’Elie Wajeman
– Enfant terrible, d’Oskar Roehler
– Nadia (Butterfly), de Pascal Plante
– Here We Are, de Nir Bergman
Un film à sketches
– Septet : The Story of Hongkong, d’Ann Hui, Johnnie To, Tsui Hark, Sammo Hung, Yuen Woo-Ping, Patrick Tam et Ringo Lam
Premiers films
– Falling, de Viggo Mortensen
– Pleasure, de Ninja Thyberg
– Slalom, de Charlène Favier
– Casa de antiguidades (Memory House), de Joao Paulo Miranda Maria
– Broken Keys (Fausse note), de Jimmy Keyrouz
– Ibrahim, de Samir Guesmi
– Beginning (Au commencement), de Dea Kulumbegashvili
– Gagarine, de Fanny Liatard et Jérémy Trouilh
– 16 printemps, de Suzanne Lindon
– Vaurien, de Peter Dourountzis
– Garçon chiffon, de Nicolas Maury
– Si le vent tombe (Should The Wind Fall), de Nora Martirosyan
– John and The Hole, de Pascual Sisto
– Striding into The Wind (Courir au gré du vent), de Wei Shujun
– The Death of Cinema and My Father Too (La Mort du cinéma et de mon père aussi), de Dani Rosenberg
Documentaires
– En route pour le milliard (The Billion Road), de Dieudo Hamadi
– The Truffle Hunters, de Michael Dweck et Gregory Kershaw
– 9 jours à Raqqa, de Xavier de Lauzanne
Comédies
– Antoinette dans les Cévennes, de Caroline Vignal
– Les Deux Alfred, de Bruno Podalydès
– Un triomphe (The Big Hit), d’Emmanuel Courcol
– L’Origine du monde, de Laurent Lafitte
– Le Discours, de Laurent Tirard
Films d’animation
– Aya to Majo (Earwig and The Witch), de Goro Miyazaki
– Flee, de Jonas Poher Rasmussen
– Josep, d’Aurel
– Soul, de Pete Docter