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  Elissa Rhais

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Ecrivaine juive algérienne, célèbre dans le Paris de l’entre-deux guerres, Rosine Boumendil, alias Elissa Rhaïs, eut un parcours pour le moins atypique. "Née des amours d’un musulman et d’une juive à Blida, ville déjà hantée par Gide et Oscar Wilde, écrira à son propos Jules Roy, elle incarna une mythologie de religion et d’interdits. Décors de souks, soies brodées d’or, parfums d’encens, musiques d’oiseaux en cage dans les harems : elle a su incarner tous nos rêves d’Orient."

Née en 1876 à Blida et mariée très jeune, à un rabbin d’Alger puis à un négociant dont elle héritera à son décès en 1914, elle tiendra salon dans sa riche demeure et charmera son auditoire par ses récits. Mais pour écrire et publier les textes qui feront la fortune éditoriale que l’on sait, sans compter deux adaptations pour le théâtre et l’opéra, cette illettrée a besoin des services d’un secrétaire qui puisse garder le secret. Elle le trouvera en la personne de Raoul Tabet, un jeune parent, fils d’une veuve désargentée.

A partir de 1919, date à laquelle La Revue des Deux Mondes publie Le Café chantant, suivie par Plon qui édite l’année suivante Saada la Marocaine, une douzaine de romans, récits, contes et nouvelles vont faire d’Elissa Rhaïs la reine de la littérature orientale de Paris. Ses soirées attireront en outre nombre de célébrités comme Colette, Jean Cocteau, Paul Morand, l’actrice Sarah Bernhardt et Jean Amrouche.

Mais en 1939, lorsqu’on veut lui attribuer la Légion d’honneur, une enquête est diligentée et son mensonge mis à jour. Effondrée - le scandale n’est évité qu’avec le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale -, elle s’éteint en 1940. Elissa Rhaïs et ses livres tombent alors dans l’oubli et avec eux son secret.
Il faudra ensuite attendre 1967 pour que Raoul Tabet mette son fils Paul dans la confidence et quinze autres années pour voir celui-ci publier une histoire d’Elissa Rhais aux éditions Grasset.

En 1992 enfin, c’était au tour du réalisateur Jacques Otmezguine d’en tirer Le Secret d’Elissa Rhaïs, une adaptation pour la télévision française.

De la douzaine d’ouvrages publiés du vivant d’Elissa Rhaïs, Le Sein blanc, La Fille d’Eléazar, Saâda la marocaine, Le Café chantant, La Fille des pachas et Djelloul de Fès ont été réédités depuis. Les deux premiers, en 1996 et 1997, chez L’Archipel et les quatre suivants aux éditions Bouchène.

Des livres chaudement recommandés.


Œuvres d’Elissa Rhaïs

 Djelloul de Fès
(Saint-Denis, Bouchène, 2004)
 La Convertie
(Paris, Flammarion, 1930)
 La Riffaine, suivi de Petits pachas en exil
(Paris, Flammarion, 1929)
 Petits pachas en exil
(Paris, Flammarion, 1929)
 Le Sein blanc
(Paris, L’Archipel, 1996)
(Rééd., Paris, Flammarion, 1928)
 Par la voix de la musique
(Paris, Plon, 1927)
 Le Mariage de Hanifa
(Paris, Plon, 1927)
 La Chemise qui porte bonheur
(Paris, Plon, 1925)
 La Fille des douars
(Paris, Plon, 1925)
 L’Andalouse
(Paris, Fayard, 1925)
 Les Juifs ou la Fille d’Eléazar
(Rééd., Paris, L’Archipel, 1997)
(Paris, Plon, 1921)
 La Fille des pachas
(Rééd., Saint-Denis, Bouchène, 2003)
(Paris, Plon, 1921)
 Le Café chantant suivi de Kerberb, Noblesse arabe
(Rééd., Saint-Denis, Bouchène, 2003)
(Paris, Plon, 1920)
 Saâda la Marocaine
(Rééd., Saint-Denis, Bouchène, 2003)
(Paris, Plon, 1919)

Sur Elissa Rhaïs

 Elissa ou le mystère d’une écriture : enquête sur la vie et l’œuvre d’Elissa Rhaïs de Joseph Boumendil
(Biarritz, Atlantica-Séguier, 2009)
 Elissa Rhais de Raoul Tabet
(Paris, Grasset, 1982)

 


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