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  Azzeddine Medjoubi

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Le 13 février 1995, au lendemain du décès subit de l’écrivain Rachid Mimouni, le comédien Azzeddine Medjoubi était assassiné par balles aux portes du Théâtre national (Tna) dont il avait pris les rênes. Théâtre, radio ou télévision, il est passé allègrement de l’un à l’autre pendant trente ans. S’il enregistre nombre de dramatiques à la radio et joue dans plusieurs films pour la télévision et le cinéma, c’est sur scène qu’il connaît les meilleures heures d’une carrière interrompue tragiquement.

Aisément reconnaissable à sa voix de stentor qui l’a imposé à la radio, Azzedine Medjoubi (1945-1995) est entré dans le cœur du grand public à la faveur de la diffusion TV de Hafila tassir. Et pour cause, dans cette adaptation du Voleur d’autobus d’Ihsan Abd el-Qoudous, réalisée par Boubekeur Makhoukh et mise en scène par Ayad Ziani-Chérif (1985), sa prestation d’acteur relevait de la performance. Au Tna, il a joué dans un grand nombre de pièces comme Bab el-foutouh de Mahmoud Diab (1973), La Bonne Âme de Se-Tchouan de Brecht (1975), Les Bas-Fonds de Gorki (1983) ou encore Galou laârab galou (Les arabes ont dit), d’après El Mouharij (Le clown) de Mohamed El Maghout (1983), adaptée par lui-même et Ayad Ziani-Chérif.

En 1986, il dirige Ayad Ziani-Chérif et M’Hamed Benguettaf dans Ghabou lefkar (Il n’y a plus d’idées), sa première mise en scène d’après Les Émigrés du dramaturge polonais Slawomir Mrozek, dans une adaptation de Boubekeur Makhoukh (1986).

Quittant le Tna en 1989, en compagnie de ces derniers et de la comédienne Sonia, il fonde avec eux la compagnie Masrah el-Qalâa. La même année, Medjoubi joue dans El-Ayta de Benguettaf, puis dans une seconde version de Hafila tassir, mise en scène par Ziani-Cherif, et enfin dans Hissaristan (1991) de Mohamed Farrah, que nous avons produit et présenté au Petit Théâtre à Riadh el-Feth, dans une mise en scène de Hamida Aït el-Hadj.
Son rôle de « fou algérien » dans Hissaristan, librement adapté du Journal d’un fou de Nicolas Gogol par Mohammed Farrah, sera sa dernière composition d’acteur.

Sollicité par le Théâtre régional de Batna en 1993, il met en scène Aalem el-baouche qui sera primé aux Journées théâtrales de Carthage. L’année suivante au Théâtre régional de Béjaïa, il monte El-Houinta (La Boutique), sa dernière création.
Nommé directeur du Théâtre national d’Alger en 1994, il est assassiné l’année suivante aux portes de l’établissement. Il avait tout juste cinquante ans. (Crédit Photo : DR)



Hafila tassir, d’après Le Voleur d’autobus d’Ihsan Abd el-Qoudous (84’)

 


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